Séniors : une campagne pour alerter sur la surmédicamentation

Pour lutter contre la surmédicamentation, le Leem (Les Entreprise du médicament), un organisme qui regroupe les laboratoires pharmaceutiques français, vient de lancer ce mardi une campagne nationale de sensibilisation. L'objectif: réduire les risques d’accidents médicamenteux.

C'est bien connu, l'excès est néfaste en toute chose . Preuve en est avec les médicaments. S'ils sont efficaces contre certaines maladies, ils peuvent, dans certains cas (mauvais dosage, traitements multiples, prise inappropriée, etc.), avoir des effets indésirables graves. Les médecins parlent alors de "iatrogénie médicamenteuse", un terme médical qui désigne les conséquences sur la santé d'un mauvais usage de médicament.

Selon une enquête réalisée par le Leem, (Les entreprises du médicament), un organisme qui représente les laboratoires pharmaceutiques français, les personnes âgées seraient particulièrement exposées à ce risque. Les plus de 75 ans seraient ainsi 86% à prendre un à plusieurs médicaments par jour. Cette prise excessive aurait pour principale conséquence la survenue d'effets indésirables, responsable de 128.000 hospitalisations par an. Selon les résultats de l'enquête, une sur quatre pourrait être évitée.

Pour améliorer les pratiques liées à leur utilisation, le Leem vient de lancer ce mardi une campagne nationale de sensibilisation intitulée "Médicaments... Et si on changeait de comportement". L'objectif: prévenir des risques de la surmédicamentation et renforcer les conseils pharmaceutiques. Désormais, les murs des salles d'attente des médecins seront placardés d'affiches au slogan évocateur: "les médicaments sont là pour vous aider mais… ils ont parfois du mal à vivre ensemble".

Si l'ensemble de la population est visée par cette campagne, elle s'adresse en particulier aux personnes âgées. Avec l’âge, la modification physiologique des organes rend l'élimination des médicaments plus difficile. Ils restent donc plus longtemps dans l'organisme et augmentent le risque d'interactions.

Invité sur BFMTV ce mardi matin, le docteur Eric Baseilhac, membre de Leem, s'est exprimé à propos de cette campagne: "on veut attirer l'attention des patients, mais aussi des médecins, sur le fait que lorsqu'il y a plus de quatre médicaments sur une ordonnance, il faut faire attention à la manière dont ils interagissent", a-t-il déclaré avant d'ajouter: "des logiciels permettant d’identifier l’ensemble des médicaments prescrits pour un patient vont être pour la première fois développés afin de détecter les prescriptions inappropriées et les interactions médicamenteuses".