Des associations de consommateurs portent plainte contre Meta pour son abonnement payant
Jeudi 29 février, des associations de consommateurs issues de huit pays européens ont porté plainte contre Meta auprès des autorités de protection des données personnelles. Elles accusent le géant américain d'enfreindre les nouvelles règles numériques de l'Union européenne avec son système d'abonnement.
Depuis leur création, Facebook et Instagram ont toujours été gratuits, et tout le monde les utilisait en sachant plus ou moins clairement la quantité de données personnelles collectées. L'année dernière, notamment avec l'application du Digital Services Act (DSA) — qui s'est ajouté au RGPD, l'Union européenne a décidé de faire la guerre à la collecte de données intempestive.
Depuis novembre 2023, Meta a donc dû trouver un autre chemin pour arriver à ses fins. Pas difficile : soit vous payez, soit vous acceptez qu'on collecte vos données. Là, c'est beaucoup plus clair. Chaque utilisateur de compte Instagram ou Facebook refusant la collecte de ces données doit payer 9,99 euros par mois s'il règle via ordinateur, ou 12,99 euros s'il passe par les applications sur smartphones. Pile, je gagne, face, tu perds.
L'UFC-Que Choisir appelle ça "un écran de fumée destiné à détourner l'attention du consommateur quant au traitement illicite de ses données personnelles". "Ce genre de modèle commercial fondé sur la surveillance pose toutes sortes de problèmes par rapport au RGPD. Il est temps que les autorités chargées de la protection des données mettent un terme au traitement abusif des données par Meta et à la violation des droits fondamentaux" des utilisateurs, estime quant à elle Ursula Pachl, directrice générale adjointe du Bureau européen des unions de consommateurs (BEUC).
Elle rappelle que le RGPD exige que le consentement soit "librement donné", alors que Meta "tente de contraindre les consommateurs à accepter le traitement de leurs données à caractère personnel".
Comme le rapporte l'AFP, les plaintes des associations sont déposées de façon coordonnée auprès des autorités de protection des données en France, Slovénie, Espagne, Slovaquie, Danemark, Norvège, Grèce et République tchèque. La décision sera centralisée, et devrait en principe revenir à l'autorité irlandaise de protection des données, puisque c'est dans ce pays qu'est établi le siège européen de Meta.
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