Bientôt des batteries au sel à la place de celles au lithium ?
C'est un nouveau prototype de batterie plein de promesses que mettent actuellement au point des chercheurs français. Une équipe conjointe du CNRS et du CEA travaille actuellement sur une technologie qui offrirait une alternative aux batteries lithium. A l'heure du débat sur la fin des énergies fossiles au profit des énergies renouvelables, ce projet est donc le bienvenu. Cette batterie nouvelle génération fonctionne en utilisant des ions sodium, soit du sel. Une énergie mille fois plus abondante et donc beaucoup moins coûteuse que le lithium-ion, mais avec des performances comparables.
"Cette nouvelle technologie intéresse déjà les industriels. Elle pourrait à l'avenir permettre le stockage d'énergies renouvelables", explique le CNRS. L'idée n'est pourtant pas nouvelle. Les chercheurs y ont pensé dans les années 80 mais l'ont abandonné au profit du lithium. Car ce composant, bien que difficile à trouver, a l'avantage de fournir une plus grande quantité d'énergie, emmagasiner dans des batteries plus légères. Celles-ci servent pour différents appareils électroniques portatifs (tablettes, ordinateurs, portables) et de plus en plus pour les voitures électriques.
Les scientifiques ont conçu des batteries dans lesquelles des ions sodium transitent d'une électrode à l'autre dans un milieu liquide, au fil des cycles de charge et de décharge. "À l’instar des ions lithium, les ions sodium se +baladent+ d’une électrode à l’autre, au fil des cycles de charge et de décharge", précise Jean-Marie Tarascon, le "pape" français des batteries, chimiste du solide au CNRS. Seulement six mois ont été nécessaires pour mettre au point le premier prototype. Plusieurs laboratoires internationaux travaillent également sur cette technologie, mais aucun n'est aussi avancé.
S'il obtient des performances encourageantes, il est encore loin de celle du lithium-ion. En effet, la densité d'énergie (la quantité d'électricité que l'on peut stocker par kilogramme de batterie) atteint 90Wh/kg, un chiffre comparable à celui des batteries lithium-ion... à leurs débuts. "Trop massives pour l’heure pour équiper les appareils électroniques nomades, les batteries sodium-ion pourraient se faire une place de choix sur le marché du véhicule électrique, mais aussi dans le stockage de masse des énergies renouvelables éoliennes ou solaires", explique le journal du CNRS. Les chercheurs, qui ont déposé des brevets, souhaitent maintenant fiabiliser le procédé en vue d'un déploiement industriel.
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