Birds for change : la start-up qui apprend aux corbeaux et aux pies à ramasser nos déchets
Les pies et les corbeaux, tout comme les pigeons, sont regardés d’un mauvais œil dans la culture populaire : ces oiseaux sont partout dans les villes souvent sans trop nous déranger, mais ils sont perçus comme une nuisance. Cela va peut-être bientôt changer grâce à la start-up française “Birds for change”, qui propose de dresser ces oiseaux pour leur apprendre à collecter les déchets dans les villes. Pour cela, l’entreprise teste à Paris et Strasbourg un outil qui apprend aux oiseaux à ramasser plastiques, masques, mégots et autres ordures courantes des villes.
Des oiseaux beaucoup plus intelligents qu’ils n’y paraissent
En regardant, assis sur un banc, un parc envahi de pigeons, l'ingénieur Jules Mollaret a imaginé l'utilité qu’ils pourraient avoir, en ramassant les mégots jetés au sol, en échange de nourriture, tout en donnant un exemple de propreté aux humains. En faisant des recherches sur cette idée, il a découvert qu’un tel dressage serait possible avec les oiseaux de l'espèce des corvidés, des espèces particulièrement intelligentes en raison du temps plus long passé auprès de leurs parents, pour se consacrer à l'apprentissage. Ce genre d'oiseaux, comme les corneilles, les corbeaux et les pies, ont une grosse mémoire et sont capables de manipuler des objets et résoudre des problèmes en échange de nourriture. Avec un de ses amis, Thibault Cour, 23 ans, et Jules Mollaret, 25 ans, ont créé en 2020 Birds for change, en collaboration avec d’autres experts des oiseaux (Christophe Gaborit, responsable de l'élevage à la fauconnerie du Puy du Fou, l'éthologue Valérie Dufour chargée de recherches au CNRS de Strasbourg et Frédéric Jiguet, professeur-chercheur au muséum d'histoire naturelle de Paris).
Une boîte de récompense autonome est testée déjà dans le jardin des plantes à Paris
Ils ont développé la "birds box", une boîte équipée d'un système autonome de récompense, qui permet aux oiseaux de recevoir de la nourriture comme récompense chaque fois qu'ils y placent un déchet. La boîte intelligente a déjà été installée dans une volière, au CNRS de Strasbourg et dans le jardin des plantes, cœur du Muséum National d’Histoire Naturelle de Paris. Alors qu'à Strasbourg, les recherches confirment que les oiseaux arrivent à bien comprendre qu’il s’agit de détritus et qu'il ne faut pas les manger, à Paris, les études se penchent sur la manière dont les oiseaux ramassent les déchets, pour éviter les contaminations et la toxicité. Alors que les premiers résultats ne mettent en évidence aucune conséquence toxique, la question se pose encore notamment sur le ramassage des masques anti Covid-19. Après cette phase d'étude, fin 2021, ce projet pourrait être déployé dans plusieurs parcs et centres villes, pour que les usagers inciviques apprennent, grâce aux oiseaux, à conserver les endroits publics propres.
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