Le futur de l'écriture par intelligence artificielle : les robots écrivains pour bientôt ?
Le machine learning et l'intelligence artificielle continuent à se développer et permettent aux algorithmes d’écrire de mieux en mieux, de manière autonome (des livres, des articles, et toute sorte de contenu). Ils sont pour l'instant très loin d’être de véritables écrivains ou auteurs, car leurs textes sont limités à certains secteurs ou la créativité, le style, le jugement humain n'ont que peu d'importance, comme les résultats économiques, les résultats sportifs, la météo, les annonces immobilières... Mais leurs progrès sont tout de même significatifs, et il semble que nous nous rapprochons chaque année un peu plus du moment où les auteurs seront remplacés par des machines. Alors, où en sommes-nous aujourd’hui? Les écrivains robots arrivent-ils bientôt? Quels sont les défis, quel est le futur de l’écriture autonome gérée par des IA?
L'écriture automatisée séduit le secteur du journalisme, l'édition et l'écriture...et même les faux avis
L'écriture par IA semble avancer à pas de géants: alors que Microsoft a récemment décidé de remplacer des dizaines de postes de journalistes de son portail MSN par des algorithmes, une nouvelle intelligence artificielle de l'américain OpenAI, start up cofondée par le milliardaire futuriste Elon Musk, a fait parler d’elle début septembre avec un «modèle» appelé GPT-3 , qui permet à l’utilisateur de commencer une phrase, et de laisser les algorithmes la terminer. Le journal britannique The Guardian a publié le 8 septembre dernier, un éditorial signé par GPT-3, avec le titre ironique: “Un robot a écrit tout cet article. As-tu déjà peur, humain? “ (A robot wrote this entire article. Are you scared yet, human?)
Le quotidien britannique a en réalité confié la rédaction de cet article à GPT-3 pour démontrer que les humains n'avaient absolument rien à craindre des robots, même s’ils sont capables de se charger de la rédaction d'un texte parfaitement cohérent. The Guardian a expliqué que l'outil a produit huit versions du texte, et que les journalistes ont sélectionné les meilleurs passages pour composer l’article publié. Ces extraits ont été sélectionnés de manière à montrer les différents registres que l'IA est capable de produire. Le point le plus intéressant de cet expérience est peut-être tout simplement la démonstration que le travail de rédaction assistée par des algorithmes est beaucoup plus rapide que la rédaction 100% humaine.
L'algorithme offre donc plutôt une accélération du travail du journaliste lorsqu'il s'agit d'un texte complexe, ou une rédaction complètement autonome, pour des textes courts comme des annonces, des publicités, etc. Malheureusement, ce type d’outil peut aussi être utilisé pour la redaction de faux avis sur les sites de e-commerce, ou pour produire des articles en masse pour une campagne de désinformation.
Et le subjectif dans tout ça?
Bien que les algorithmes peuvent être facilement formés pour collecter et reformuler certains types d'informations, ils ont du mal à comprendre exactement comment encadrer les informations d'une manière subjectivement attrayante.
Si certains articles reposent simplement sur la présentation d'une opinion ou d'un fait, d'autres nécessitent le développement d'une perspective unique, originale, subjective, caractéristique de la conscience et de l'expérience humaine. Les algorithmes ont pour l'instant du mal à inventer ce type de nouvelles réflexions et opinions humaines qui semblent réalistes; ils ne peuvent qu'imiter ce qui a déjà été présenté.
L’IA pour assister les auteurs
L'intelligence artificielle, n'est en réalité pas conçue pour remplacer l'humain, mais pour lui venir en aide soit en mettant par écrit les mots de l'auteur grâce à la reconnaissance automatique de la parole, soit en améliorant un texte créé par l'auteur.
Happy scribe par exemple, est une solution basée sur la reconnaissance vocale et l'intelligence artificielle qui retranscrit n'importe quel contenu audio en 119 langues et accents, afin de répondre à des exigences d'accessibilité aux sourds et aux malentendants, et de SEO (référencement naturel sur les moteurs de recherche) ou simplement de disponibilité des propos au format écrit.
Fin août, Microsoft Word a aussi intégré à sa version en ligne une fonction “transcription”, qui permet de transcrire automatiquement un fichier audio. La prise de notes d'interviews, d'entretiens et réunions, de fichiers audio se fait ainsi de manière automatique, permettant un véritable gain de temps.
Pour les auteurs, l'outil Marlow de la startup Authors IA corrige les fautes d'orthographe et de syntaxe et propose aussi des alternatives pour optimiser les textes. Il analyse la structure de l'intrigue, le thème, le rythme, le caractère des personnages et travaille aussi sur le niveau de complexité du livre, les phrases répétitives, les dialogues et l'arc narratif.
À l'heure actuelle, les algorithmes sont donc des alliés pour améliorer l'écriture et agiliser la prise de notes et les transcriptions. Ils sont aussi tout à fait capables de rédiger de petits textes pour un sujet suffisamment simple et facile à comprendre. Cependant, dans un avenir proche, les algorithmes d'écriture basés sur l'IA présenteront encore des lacunes, basées sur leur incapacité à reproduire les émotions humaines, leur capacité limitée à traiter des sujets complexes et leur manque de créativité «naturelle».
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