Révolution dans le stockage de données : les archives nationales encodent de l’ADN !
Grâce à la biologie moléculaire, on peut désormais encoder des informations sur de l’ADN. Le procédé, relativement simple, permettrait d’assurer la pérennité des données d’un côté et représenterait une solution plus écologique, économique et accessible à tous que le stockage numérique. Les archives nationales ont ouvert la voie en archivant, dans de l’ADN, la Déclaration des droits de l’homme et du citoyen de 1789, et la Déclaration des droits de la femme et de la citoyenne, rédigée par Olympe de Gouges en 1791.
Une procédure qui pourrait révolutionner le support d’information
La donnée numérique binaire (0 ou 1) est transformée en donnée quaternaire (les quatre nucléotides de l’ADN : A,T,C G où A=C=0 et T=G=1 pour un code à 1 bit/base). Un algorithme est chargé de convertir les données et de générer des séquences ADN au format DNA Drive. « La séquence est ensuite stockée, comme dans le vivant, sur de longs fragments d’ADN en double hélice, appelés plasmides ou chromosomes », précise Stéphane Lemaire pour le journal CNRS. Les molécules d’ADN du DNA Drive sont conçues pour être manipulables par des cellules, comme des bactéries, qui ont la possibilité de copier ou d’éditer l’information ainsi encodée. Elles sont également bio-sécurisées afin que l’ADN ne porte aucune information génétique biologiquement significative. Pour lire l’information, il faut récupérer les molécules d’ADN, stockées dans une capsule métallique, et les déposer sur un séquenceur d’ADN nomade (le même dispositif que pour identifier, par exemple, des variants du coronavirus). L’appareil fait aujourd’hui la taille d’une clé USB, se branche sur l'ordinateur, et analyse cet ADN pour décoder l'information.
Un archivage écologique mais cher
"En matière de stockage de données générées, nous vivons à crédit depuis quelques années", alerte Stéphane Lemaire. "Si nous sommes aujourd’hui capables d’en stocker 30 %, sans rupture technologique, ce chiffre pourrait tomber à 3 % dans les prochaines décennies", l’ADN pourrait résoudre ces problèmes, car il peut être conservé à température ambiante sans apport d'énergie. L'ADN pourrait rester stable pendant plus de 50 000 ans. Cependant, la solution n’est pas encore très accessible : alors que le coût de stockage sur un disque dur est de 100 euros par téraoctet, le stockage dans l'ADN s'élève à 1 000 euros par mégaoctet !
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