Surfer sur un smartphone modifie le cerveau, selon une étude
Envoyer des sms, jouer à Candy Crush Saga ou consulter Facebook sur son smartphone à écran tactile modifie en permanence le fonctionnement du cerveau. C'est la conclusion d'une étude de chercheurs des universités suisses de Zurich et Fribourg, que vient de publier la revue scientifique Current Biology.
Les chercheurs ont examiné pendant plusieurs mois les encéphalogrammes de 37 personnes âgées de 19 à 34 ans: 26 détenteurs de téléphones portables à écran tactile et 11 détenteurs de téléphones d'ancienne génération (à touches, sans écran tactile).
Ils sont parvenus à la conclusion que les zones du cerveau contrôlant le pouce, l'index et le majeur (le cortex somatosensoriel) étaient plus développées chez les utilisateurs de smartphones. Plus les propriétaires de smartphones avaient utilisé leur appareil durant les 10 jours précédant, plus le signal observé dans le cerveau était marqué; les autres ne présentaient pas un tel signal.
La zone la plus sensible est celle contrôlant le pouce, précisent les chercheurs. Cette zone réagit quasi quotidiennement à des utilisations du smartphone: "plus le temps est court entre l'utilisation du pouce (et l'encéphalogramme), plus le potentiel de la zone du cortex associée est important".
"A première vue, cette découverte semble comparable à ce que l'on observe chez les violonistes" et les joueurs d'instruments à cordes (violoncelle, harpe, etc.), explique le Dr Arko Ghosh, un des auteurs de l'étude. La différence est que cela résulte d'années de pratique chez les musiciens, alors que chez les accrocs du smartphone, l'âge ou le nombre d'années de possession du smartphone n'influent pas.
"Le processus de sensibilité du cortex dans le cerveau contemporain est modifié continuellement par l'utilisation de la technologie digitale", concluent sans surprise les chercheurs.
Mais ces adaptations du cerveau ne rendent pas plus intelligents pour autant: "une telle adaptation de la représentation sensorielle du bout des doigts n'est pas limitée à des capacités extraordinaires, et s'observe aussi bien chez les singes entraînés à des gestes des doigts répétitifs", soulignent les auteurs de l'étude. Voilà voilà.
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