Colère des taxis : tout savoir sur UberPop, l'application polémique
Les taxis se mobilisent ce lundi contre UberPop, une application de mise en relation entre passagers et chauffeurs non professionnels, qu'ils dénoncent comme une concurrence déloyale. Alors que le gouvernement vient d'annoncer qu'elle va être interdite à partir du 1er janvier 2015, explications sur le principe de ce service qui fait polémique.
Le principe
La petite histoire veut que ce soit à Paris que Travis Kalanick, le PDG d'Uber, a eu l’idée de fonder sa société. En voyage dans la capitale, il cherchait en vain un taxi ce qui lui a fait pense au concept: créer une application de mise en relation de chauffeurs de Véhicules de tourisme avec chauffeur et d’usagers, munie d’un système de géolocalisation et de réservation. Le succès est fulgurant.
L'application UberPop est la petite sœur de ce service: le principe est le même, mais entre particuliers. Avec ce service, tout un chacun peut donc s'improviser chauffeur et prendre des passagers payants à bord de son véhicule personnel.
Là où ça coince
Contrairement au covoiturage, UberPop ne consiste donc pas à partager les frais d'un parcours que le chauffeur aurait de toute façon réalisé. Au contraire, cela s'apparente clairement à un service type VTC (Véhicule de tourisme avec chauffeur) ou taxi. Et c'est bien ça le problème: alors que ces professions sont très réglementées, les chauffeurs improvisés d'Uber ne sont soumis à aucun contrôle. Certes, la société fixe comme condition à l'inscription d'avoir plus de 21 ans, d'être titulaire du Permis B (heureusement…) ou encore d'avoir un casier judiciaire vierge. Ainsi, aucune formation spécifique (comme pour les taxis) ou assurance adaptée au transport de voyageurs n'est exigée. Un peu court en termes de sécurité.
Un service déjà condamné par la justice
De plus, le tribunal correctionnel de Paris a condamné, mi-octobre, la société pour "pratique commerciale trompeuse". Ainsi, le juge a considéré que le fait que les tarifs soient prédéfinis (1 euro + 0,15 euro/minute ou 0,95 euro/km) "s'apparente bien au paiement d'une course" et non a du covoiturage. Condamné à 100.000 euros d'amende, Uber a fait appel de cette décision.
Ailleurs en Europe
UberPop a déjà été interdit en Espagne et aux Pays-Bas, suite à des condamnations en justice pour concurrence déloyale. Des procédures lancées par les autorités danoises et norvégiennes sont également en cours. Pour autant, les institutions européennes ne se sont pas encore saisies du sujet, ce qui permettrait d'harmoniser le cadre légal sur ce type de service au sein de l'Union.
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