Vieilles voitures interdites dans Paris : 40 millions d'automobilistes s'attaque au plan antipollution
Dans le cadre du plan antipollution annoncé en décembre 2014, Anne Hidalgo a décidé d'interdire à partir du 1er juillet la circulation des véhicules immatriculés avant 1997 au sein de la capitale intra-muros de 8 à 20 heures dans la semaine. Furieuse, l'association 40 millions d'automobilistes a annoncé ce mercredi une action collective en justice contre la mairie de Paris. Chiffrant à 870.000 le nombre de voitures concernées par cette mesure (la mairie de Paris parle quant à elle de 513.000 véhicules), elle réclame l'indemnisation des automobilistes lésés et encourage ces derniers à s'inscrire sur le site www.remboursemabagnole.com pour obtenir gain de cause.
Dans un communiqué, elle dénonce l'aberration de mesures "socialement injustes qui pénalisent en premier les plus modestes". Car "comment arriver à vendre à prix décent un véhicule qui subit de lourdes restrictions de circulation?", s'interroge l'association, calculant qu'"avec une dévaluation de 1.250 euros en moyenne par véhicule, cela représente un préjudice total de près de 1,1 milliard d’euros". Autre conséquence néfaste de cette interdiction: s'ils veulent pouvoir continuer à rouler à Paris, les automobilistes devront acheter un véhicule récent, soit bien plus cher, analyse l'association. "Si l’on pourrait - à la rigueur - comprendre la volonté d’une municipalité d’épurer le parc automobile par des mesures incitatives et des aides financières à l’achat d’un véhicule plus vertueux, impossible de cautionner l’ampleur que prendront les interdictions à l’horizon 2020", continue-t-elle. Car au-delà des véhicules datant d'avant 1997, la mairie de Paris compte également interdire ceux immatriculés avant 2011 à l'horizon 2020, le but étant d'aboutir à cette date à la "fin du diesel" dans la capitale et "au-delà du périphérique".
"Ce qui nous préoccupe est la santé publique et le droit des Parisiens à respirer un air sain", fait valoir Christophe Najdovski, adjoint chargé des Transports, ce mercredi dans un entretien au Parisien. "66% des oxydes d'azote (Nox) et 58% des particules fines sont dus au trafic routier dans Paris, où 90% de la population est exposée à des niveaux de Nox supérieurs aux normes européennes", justifie-t-il. "A-t-on vraiment besoin, lorsqu'on se déplace à Paris en semaine et en journée, d'utiliser un véhicule individuel alors qu'il existe des modes de déplacement alternatifs non polluants?", questionne-t-il ensuite en référence aux revendications 40 millions d'automobilistes. "On ne peut pas, comme le fait l'association 40 Millions d'automobilistes, défendre le droit à polluer alors que le tout automobile est un modèle du XXe siècle passéiste qui a entraîné la congestion des agglomérations", poursuit-il, rappelant que "les Franciliens pourront coupler d'ici peu leur passe Navigo à un abonnement Autolib". Et de conclure: "C'est ça l'avenir! ".
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