Assurance-vie : dans l'attente des décisions d'Emmanuel Macron, mieux vaut rester sur vos gardes
Sur le mois de mai, les dépôts des contrats d'assurance vie ont été supérieurs de 300 millions d'euros par rapport aux retraits. Si le chiffre peut sembler important, il est en réalité relativement faible. A titre de comparaison, ce différentiel était en mai 2016 de… 1,5 milliard d'euros. L'assurance-vie reste dans l'expectative et s'inquiète pour son avenir. Le nouveau président de la République Emmanuel Macron n'a jamais complètement exclu de mettre en œuvre sa taxation des revenus du capital à 30% (fiscalité et cotisations comprises) ce qui serait un gros coup dur pour l'assurance-vie. Les revenus issus de ce placement sont en effet exonérés de toute fscalité après huit ans d'ancienneté, et ne sont redevables que de 23% de cotisations sociales. Et les épargnants craignent donc un bond soudain de sept points dans le niveau des prélèvements.
Certes, la profession essaie de faire entendre raison au gouvernement en proposant au moins un niveau de taxation qui soit proportionnel à la durée de détention (plus on détient le contrat depuis longtemps, moins le prélèvement est élevé), mais les épargnants vont devoir s'accommoder à l'idée de faire un choix stratégique en attendant l'imposition à venir.
Plusieurs cas de figure se présentent alors. Si vous êtes globalement satisfait de votre assurance-vie et qu'elle correspond à vos besoins en tant qu'épargnant, un conseil: alimentez au maximum votre contrat. Si le gouvernement décide d'initier un changement, il ne sera pas rétroactif, et toutes les sommes versées aujourd'hui continueront à bénéficier du régime actuel, considéré comme très favorable.
Si par contre vous aviez prévu de retirer une partie de vos liquidités pour financer un gros achat, pensez à anticiper. Mieux vaut retirer une forte somme en amont de l'achat plutôt que de la retirer trop tard avec le risque de subir au mieux une hausse de la CSG (pour rappel, le candidat Macron annonçait une hausse de 1,7 point) et au pire une brusque hausse de prélèvements si un taux de 30% s'applique.
Dans tous les cas, si vous faites partie des Français qui possèdent l'un des 52 millions de contrats d'assurance-vie (il est bien sûr possible d'en ouvrir plusieurs), suivez de près les prochaines décisions qui sortiront des conseils des ministres, maintenant que le nouveau président bénéficie d'une large majorité et d'un gouvernement remanié. Emmanuel Macron a bien fait comprendre qu'il souhaitait que certaines décisions soient prises rapidement, et la fiscalité de l'épargne pourrait bien en faire partie.
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