Courtier immobilier : un acteur de plus en plus incontournable
De nombreux Français souhaiteraient profiter en 2016 des taux d'intérêt bas pour acheter un bien immobilier. Mais une fois le bien identifié, reste à obtenir le prêt et les conditions les plus avantageuses. Une tâche qui peut vite se révéler pénible et pour laquelle le courtier immobilier à gagné "ses lettres de noblesse", comme l'explique à FranceSoir Karl Llopis, de Cred'Assist Courtage.
> Est-ce que 2016 sera la bonne année pour acheter?
"Je pense que 2015 a été la bonne année. 2016 devrait être également une bonne année car, face à des perspectives d’augmentation des taux d’emprunt, les acquéreurs et les vendeurs vont devoir se poser la question de se lancer avant que l’offre soit moins intéressante pour les premiers, et d’accepter une offre en dessous du prix pour les seconds plutôt que de ne pas vendre. Mais cela s’applique avant tout pour l’achat dans l’ancien.
"Le neuf, pour sa part, va bénéficier d’un booster autour du nouveau PTZ (prêt à taux zéro, NDLR) qui étend ses critères pour permettre un accès facilité à celui-ci et l’accès à un montant plus élevé de ce cofinancement du prêt principal".
> Avec des taux d'intérêt exceptionnellement bas, quel est l'intérêt de faire appel à un courtier en immobilier?
"Le courtier négocie un ensemble de points que ne domine pas forcément l’emprunteur face à son conseiller bancaire. Au travers des barèmes de taux, nos partenaires bancaires définissent maintenant des choix et cibles de clientèles stratégiques que ne connaît pas l’emprunteur. Elle peut privilégier des CSP, des professions (publiques ou privées), des quotités d’apport au dossier de financement.
"Il n’est pas rare de constater jusqu’à 10 taux différents pour une même durée de prêt sur le barème d’une seule banque, avec des écarts pouvant aller jusqu’à 1%. Le courtier bancaire connaît ces paramètres et sait exactement vers quelle banque orienter tel ou tel emprunteur pour optimiser son dossier et l’amener à un accord de prêt.
"D’autres paramètres que les seuls taux entrent en ligne de compte parmi les doléances des emprunteurs. Il s’agit des frais de dossier, des conditions d’assurance du prêt, des indemnités en cas de remboursement anticipé, sans oublier le type de relation que l’emprunteur souhaite entretenir avec son futur conseiller.
"Notre métier est passé, en 2013, profession réglementée dont le contrôle de capacité d’exercice a été confié à l’ORIAS sous l’égide de l’Autorité de contrôle prudentielle et de régulation (ACPR). Le maître mot de notre activité est maintenant l’obligation de devoir de conseil. Le taux n’est qu’un élément de la mission de recherche de prêt qui nous est confiée".
> Avec la reprise du marché en 2015, comment ont évolué la profession et les demandes des acheteurs?
"En 2015 le courtage a pu conquérir des parts de marché notamment par le biais des nombreuses renégociations de prêts immobiliers qui se sont opérées. Cela a permis aux emprunteurs de capter tous les avantages du rôle d’intermédiaire que nous tenons. Leurs demandes sont maintenant plus poussées techniquement car ils n’hésitent pas à nous poser les questions qu’ils n’envisagent pas forcément lors d’un contact direct avec leur banquier. Cette année offre à la profession ses lettres de noblesse et nous offre l’opportunité d’apparaître autrement que comme de simples comparateurs de taux. Il nous faut travailler à conforter cette image".
> Pour quel profil d'acheteur le recours à un courtier est le plus intéressant?
"Dans une notion de devoir de conseil, nous sommes comme des architectes portant conseil pour un projet de construction. En cela il n’y a pas de bon ou de mauvais profil d’emprunteurs pour un courtier. Tous ont des particularités propres qui peuvent nécessiter notre intervention.
"Les CSP qui ont des revenus de 70.000 à 150.000 euros par an nous sollicitent pour répondre à un manque de temps pour effectuer des démarches approfondies et efficaces. Ils obtiennent les propositions de leurs banques et s’en contentent souvent jusqu’à ce qu’Ils nous sollicitent dans un souci de gain de temps, d’efficacité et de rentabilité, ce à quoi nous répondons parfaitement.
"Les gens qui ont des revenus plus modestes veulent aussi profiter d’un marché propice à l’acquisition. Pour ces personnes qui ont des revenus d'environ 2.500 à 3.000 euros par mois et parfois aucun ou peu d'apport, il y a un vrai besoin car ils ne savent pas vers quelle banque se tourner ou comment présenter leur dossier pour optimiser leurs chances d’obtenir un accord. Ceux-là se sentent parfois délaissé par leur banque qui ne les suit pas et trouve chez leur courtier un conseil pour les aider à concrétiser, immédiatement ou à terme, un projet d’acquisition.
"L’important est d’essayer. L’avantage, en France, est que ça ne coûte que si l’on s’en sert puisque notre prestation n’est facturable qu’en cas de transformation du prêt que nous aurons obtenu pour notre client. Donc il ne faut pas s’en priver".
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