Grève de "privilégiés" à la SNCF : un hôtelier réclame 52.000 euros à Pépy
Le ton est humoristique et le groupe hôtelier Altica avoue ne pas "espérer grand-chose" en demandant au président de la SNCF Guillaume Pepy un chèque de 52.816,61 euros. Mais c'est selon l'entreprise un moyen de "marquer le coup", ou plutôt le coût de la grève SNCF pour le secteur.
"Nous, professionnels de l’industrie hôtelière, n’ayant pas l’habitude des manifestations, piquets de grèves et blocages en tout genre, en profitons pour travailler et vous écrire ces quelques lignes", commence la missive qui met donc rapidement en cause le mouvement et les "privilégiés" qui peuvent se permettre de "ne pas venir travailler".
"Nous avons perdu 1/3 de notre chiffre d’affaires à période égale (vs avril 2017). Nous avons donc pensé, vu le choc économique, à vous adresser la facture", poursuit la missive. Interrogé par Sud-Ouest, qui a repéré la lettre, le groupe Altica assure avoir "compris" que la grève SNCF avait pesé sur ses recettes. En cause, des annulations de réservations pour le mois de mai, qui s'annonçait "exceptionnel" avec les ponts mais ne l'a finalement pas été.
Un plaidoyer et un coup de gueule donc plutôt qu'une véritable demande de remboursement dont le fondement apparaît assez léger. Mais aussi un rappel que la grève de la SNCF ne pénalise pas que les voyageurs.
Lire aussi: Les céréales, victimes collatérales de la grève SNCF
Hôtellerie, agriculture, BTP... Plusieurs fédérations professionnelles ont tiré la sonnette d'alarme ces dernières semaines, appelant le gouvernement à des mesures d'urgence pour le maintien d'une bonne desserte en transport dans l'ensemble du pays.
Approvisionnement perturbé, livraisons qui restent à quai: parmi les secteurs les plus touchés figurent l'industrie lourde -traditionnellement très dépendante du fret- et l'agroalimentaire, notamment la filière céréalière.
Quant au coût pour la SNCF elle-même, Guillaume Pepy l'estimait début avril à "20 millions d'euros par jour", notamment parce que "des clients de trains de marchandises voient que le fret n'est pas fiable (et) passent à la route". Un chiffre qui suppose que les 36 jours de grève répartis d'avril à juin représenteront un coup final de plus de 700 millions d'euros. Mais la mobilisation a clairement faiblit depuis ces affirmations du président de la SNCF.
À LIRE AUSSI
L'article vous a plu ? Il a mobilisé notre rédaction qui ne vit que de vos dons.
L'information a un coût, d'autant plus que la concurrence des rédactions subventionnées impose un surcroît de rigueur et de professionnalisme.
Avec votre soutien, France-Soir continuera à proposer ses articles gratuitement car nous pensons que tout le monde doit avoir accès à une information libre et indépendante pour se forger sa propre opinion.
Vous êtes la condition sine qua non à notre existence, soutenez-nous pour que France-Soir demeure le média français qui fait s’exprimer les plus légitimes.
Si vous le pouvez, soutenez-nous mensuellement, à partir de seulement 1€. Votre impact en faveur d’une presse libre n’en sera que plus fort. Merci.