Patrimoine : peut-on, comme Johnny Hallyday, déshériter ses enfants et privilégier son conjoint ?
Les bisbilles entre les enfants de Johnny Hallyday –David et Laura– et la dernière femme du rockeur, Laeticia, ont remis sur le devant de la scène une différence considérable entre la France et les Etats-Unis: la liberté de disposer de son héritage. Et donc, au passage de déshériter un ou plusieurs de ses enfants, au profit d'une épouse.
Le droit successoral français est clair sur ce point et pose une limite sans doute impensable outre-Atlantique: il n'est pas possible d'écarter un enfant de la succession. La législation française donne au conjoint survivant, s'il a eu des enfants avec le conjoint décédé (ce qui est le cas pour Johnny et Laeticia avec les deux filles adoptées Jade et Joy) soit la totalité des biens en usufruit (la jouissance d'un bien sans en être propriétaire), soit le quart en pleine propriété, les enfants récupérant le reste à part égales. Dans le cas où l'un des époux a eu des enfants d'une autre union, le conjoint ne peut prétendre, en principe, qu'au quart de la succession en pleine propriété.
Il existe par contre une possibilité pour privilégier un conjoint pour la transmission d'un patrimoine: la donation entre époux dite "donation au dernier vivant". Un dispositif qui ne peut se faire devant un notaire que lorsque les deux conjoints sont vivants.
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Pour un couple ayant des enfants, la donation permet d'assurer à son conjoint soit le quart de la succession plus les trois quarts restants en usufruit, soit une quotité disponible en pleine propriété allant de la moitié de la succession lorsqu'il n'y a qu'un enfant, au quart à partir de trois enfants.
Autant d'option qui, sans constituer un déshéritement, permettent d'améliorer substantiellement la part du conjoint survivant.
Mais si vous souhaitez réellement favoriser à outrance votre conjoint, c'est alors la méthode Hallyday qui sera la plus efficace: élire votre domicile aux Etats-Unis et rédiger un testament suivant le droit local.
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