Syndicat : les pilotes d'Easyjet interpellent le fondateur de la compagnie sur leurs conditions de travail et la dégradation de l'entreprise
Les pilotes n'en peuvent plus. Dans une lettre ouverte publiée vendredi 11, directement adressée au fondateur d'EasyJet, Stelios Haji-Ioannou, les salariés de la compagnie dénoncent les conditions de travail qu'ils subissent au quotidien, surtout pendant la période estivale.
Dès le début de la lettre, le syndicat de pilotes (SNPL) ne mâche pas ses mots en qualifiant la compagnie d'"outil de profitabilité dans lequel l’employé est réduit à une variable d'ajustement, un coût, et le passager, à un profit". Il dénonce "un planning que les opérations en vol n'ont pas les moyens de réaliser" et des"équipages poussés quotidiennement à leurs limites". Les employés de la ligne regrettent également que ce soit le client qui "se retrouve victime de cette spirale infernale avec des annulations de vols quotidiennes, des agents qui ne savent pas quoi leur répondre, ni même leur trouver une chambre d'hôtel".
Les salariés accusent également la direction d'EasyJet d'intimidation sur les pilotes qui refusent d'user de leur pouvoir discrétionnaire, une "prérogative, qui a vocation à n’être utilisée qu’en cas de circonstances exceptionnelles ou d’imprévus, et si l’équipage en est capable physiquement et mentalement".
Interrogé par Sud-Ouest, Nicolas Frick, commandant de bord et vice-président du bureau SNPL EasyJet a révélé que, "certains pilotes ont reçu des pressions car ils ont refusé d’exercer leur pouvoir discrétionnaire. On les a menacés de sanctions disciplinaires alors que c’est une mesure qui doit rester exceptionnelle. Quand un pilote refuse et qu’on lui dit: + Si tu ne le fais pas, le vol va être annulé, ça va coûter 40.000 euros à la compagnie. Tu es sûr de toi ?+, c’est de l’intimidation. En faisant ça, EasyJet a franchi une ligne rouge", conclu le syndicaliste.
De son côté, la compagnie s'est dite "surprise par cette initiative". "EasyJet ne fait aucun compromis sur la sécurité. Nous ne faisons pas non plus voler nos équipages au-delà des limites légales", a déclaré un porte-parole de la compagnie aux Echos. Toujours selon la compagnie, les retards n'auraient "rien à voir avec l'organisation de nos vols. Par exemple, en juillet, la fermeture d'une piste à l'aéroport de Londres-Gatwick nous a contraints à annuler une centaine de vols".
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