Trente ans de réclusion pour le meurtre d'une étudiante à Rennes en 2004

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Par AFP
Publié le 23 novembre 2017 - 16:24
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Une peine de 30 ans de réclusion criminelle, assortie de 18 ans de période de sûreté, a été prononcée jeudi à l'encontre de Nicolas Le Bouch pour le meurtre et la tentative de viol d'une étudiante de 20 ans en 2004 à Rennes.

La cour d'assises d'Ille-et-Vilaine a assorti la peine d'une obligation de soins.

"Nicolas Le Bouch est un meurtrier et il a voulu avoir une relation sexuelle avec la victime. J'en suis persuadé", a lancé jeudi matin l'avocat général Martial Guillois, en requérant la réclusion criminelle à perpétuité, la peine maximale pour ce crime, un meurtre accompagné d'une tentative de viol.

Le magistrat, qui avait aussi requis une période de sûreté de 20 ans, avait décrit une "peine équilibrée (...) compte-tenu du risque de réitération patent" et de l'absence de "prise de conscience" de l'accusé. "Nicolas Le Bouch a eu de multiples avertissements judiciaires", a pointé le magistrat, en référence à ses lourds antécédents.

L'accusé, 40 ans, a seulement reconnu le meurtre de la jeune fille, un crime passible de 30 ans de réclusion s'il n'est pas accompagné d'une tentative de viol. Il niait en revanche ce dernier crime.

"La tentative de viol n'est pas établie", avait plaidé Olivier Pacheu, avocat de la défense, soulignant qu'aucune "lésion génitale" n'avait été constatée sur la victime.

Lucie Beydon, 20 ans, avait été retrouvée morte le 5 septembre 2004 dans son studio du centre de Rennes, pantalon baissé et poitrine apparente. L'étudiante brestoise avait été frappée de plus de 25 coups de couteaux.

Ce n'est qu'en juillet 2014 que des analyses ADN sur plusieurs objets avaient permis d'élucider le crime, menant à Nicolas Le Bouch, âgé de 27 ans à l'époque des faits, qui travaillait dans une pizzeria à moins de cent mètres du studio de la victime.

Entendu durant l'enquête, il n'avait pas été inquiété malgré de lourds antécédents : au moment des faits, il était déjà mis en examen pour 29 exhibitions sexuelles et deux agressions sexuelles commises entre septembre 2000 et décembre 2002. Des faits qui lui vaudront une peine de prison, un mois seulement après la mort de la victime.

- 'tout effacer'-

Au cours du procès, Nicolas Le Bouch a dit avoir sonné à la porte de Lucie Beydon pour se masturber devant elle, son sexe en érection dans une main et un couteau dans l'autre. Il aurait frappé la jeune fille d'un coup de couteau alors qu'elle tentait de le repousser, avant de la rouer de coups, des déclarations qui sont contredites par certains éléments matériels.

Les vêtements de la victime n'étaient ainsi pas transpercés, ce qui laisse penser qu'elle a été dénudée avant d'être tuée. Des plaies de défense et une tentative d'égorgement indiquent qu'une violente lutte l'a opposée à son agresseur.

"Elle a lutté parce que monsieur Le Bouch voulait avoir une relation sexuelle. Il l'a dit au juge d'instruction pendant un an" avant de se rétracter, a rappelé Dominique Piriou-Forgeoux, avocate des parents de la victime.

Des arguments contestés fermement par la défense. "Vous ne savez rien de ce qu'il y a dans la tête de Nicolas Le Bouch au moment où il entre dans l'appartement", a lancé Me Pacheu, affirmant que la seule chose qui intéressait son client c'était "la masturbation".

Né d'un père alcoolique et violent, l'accusé, qui dit avoir été victime d'abus sexuels dans son enfance, n'a pas été poursuivi pour des agressions sexuelles depuis le meurtre de Lucie Beydon.

"Entre 2004 et 2014, pendant dix ans, il n'y a rien. Peut-être qu'il a pris conscience qu'il est allé trop loin", a avancé son avocat.

"J'ai fait beaucoup de mal autour de moi", a reconnu M. Le Bouch avant que la cour se retire pour délibérer. "J'aimerais pouvoir revenir en arrière et tout effacer mais ce n'est pas possible. Tout ce qui est possible aujourd'hui c'est que je paye pour mes actes."

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