Manifestation à Paris après le non-lieu rendu pour les trois gendarmes impliqués dans l'affaire Adama Traoré : que pensent les collectifs des quartiers populaires de cette décision de justice ?
REPORTAGE - Ce mardi 5 septembre 2023, à 18 heures, s'est déroulée place de la République à Paris une manifestation en réaction à une récente décision de justice rendue dans l'affaire Adama Traoré. Vendredi 1er septembre, un non-lieu a été statué pour les gendarmes qui ont interpellé en juillet 2016 à Beaumont-sur-Oise (95) M. Traoré pour un refus de contrôle, lors d'une opération qui concernait un autre membre de sa famille. Le jeune homme de 24 ans décède quelques heures plus tard dans la caserne de Persan. Les conditions de son arrestation, avec l'utilisation par les forces de l'ordre d'un plaquage ventral, posent alors question. Des expertises s'enchaînent pour déterminer la responsabilité de trois gendarmes. Au début de l'affaire, l'instruction place l'enquête sur la piste d'un homicide involontaire et d'une non-assistance à personne à danger. L'affaire va connaître de nombreux rebondissements, jusqu'à ce non-lieu prononcé pour les interpellateurs. Hier, lors du rassemblement qui a réuni environ 300 personnes hier, nous avons pu interroger plusieurs membres de différents collectifs qui interviennent notamment dans les quartiers populaires. Ceux-ci dénoncent un comportement des policiers au sein de leurs départements, qui inciterait aux tensions. Selon eux, une "réforme de la police et de son administration" est souhaitable. (Lire la suite de l'article en dessous de la vidéo.)
Dans sa ville val d'oisienne d'origine mais aussi à Paris, à l'époque, l'annonce de la mort d'Adama Traoré a déclenché d'importantes manifestations, encouragées et soutenues par la famille. Celle-ci réclame alors publiquement que la lumière soit faite sur les circonstances du décès de l'un de ses membres. Une bataille d'experts s'engage, du côté des autorités judiciaires comme de celui de la famille Traoré. L'état de santé initial d'Adama, qui aurait eu des antécédents cardiaques, est questionné lui aussi.
La sœur d'Adama, Assa Traoré, participe à créer dès lors le comité de soutien "Vérité et Justice pour Adama", dont l'engagement s'étend peu à peu à la question des violences policières. Sa notoriété est importante, notamment de par sa capacité à mobiliser les médias. Assa Traoré, présente à la manifestation ce mardi, a déclaré sa volonté d'"aller jusqu'au bout de ce combat" et que "la police n'est pas là pour nous faire peur".
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