"Violeur de la Sambre" : des victimes reçues par les magistrats et les enquêteurs
Des victimes de Dino Scala, soupçonné d'une quarantaine de viols et d'agressions sexuelles principalement dans le Nord, ont été reçues jeudi soir par les magistrats et les enquêteurs chargés du dossier au palais de Justice d'Avesnes-sur-Helpe lors d'une réunion collective.
"Juste pour vous dire qu'on est rassuré, qu'ils vont faire le maximum et qu'ils vont mettre tous les moyens. On a eu plus de détails sur leur façon de travailler", a déclaré à la presse Clara, agressée en 1997 et constituée partie civile, à l'issue de la rencontre qui a duré environ une heure.
La juge d'instruction, le procureur et des membres de la police judiciaire chargés de l'enquête étaient présents.
"Pour les victimes qui n'auraient pas encore porté plainte, pour l'instant pas de prescription pour la PJ, ils prennent toutes les plaintes, même si c'était il y a vingt ans ou trente ans", a poursuivi celle qui a créé une page facebook pour que les autres victimes puissent la contacter.
"Elles ont peur, elles veulent rester dans l'anonymat," a-t-elle expliqué, ignorant combien de femmes précisément étaient présentes lors de cette rencontre. "C'est difficile, rien que de voir le tribunal... Depuis trois semaines, on ne peut pas y croire."
"C'est que le début, et on va tout recommencer", a-t-elle dit, la voix tremblante.
Interpellé fin février devant son domicile de Pont-sur-Sambre (Nord), Dino Scala, 57 ans, marié et père de trois enfants, a été mis en examen et écroué dans le cadre d'une information judiciaire ouverte en 1996 portant sur 19 viols et agressions sexuelles.
Lors de sa garde à vue, "le violeur de la Sambre" avait évalué le nombre de ses victimes à "une quarantaine", selon le procureur de la République de Valenciennes Jean-Philippe Vicentini.
C'est dans la vallée industrieuse de la Sambre, rivière franco-belge, qu'il aurait commis les 19 viols et agressions sexuelles relevant de l'information judiciaire ouverte en 1996. Avec un mode opératoire récurrent: les femmes étaient attaquées de dos, au petit matin, par un homme ganté et au visage couvert.
Agent d'entretien de profession à Jeumont (Nord), près de la frontière belge, il a été confondu par les enquêteurs de la police judiciaire de Lille à la suite d'une ultime agression le 5 février à Erquelinnes (Belgique), commune jouxtant Jeumont, de l'autre côté de la frontière.
La PJ a depuis entrepris de recontacter toutes les victimes.
La justice belge enquête pour sa part sur huit dossiers dans cette affaire, selon le procureur de Charleroi Vincent Fiasse: celui de l'agression du 5 février ayant conduit à l'arrestation, et sept autres rouverts portant sur des infractions potentiellement imputables à Scala, entre 2004-2009. Des comparaisons ADN devront le confirmer.
L'article vous a plu ? Il a mobilisé notre rédaction qui ne vit que de vos dons.
L'information a un coût, d'autant plus que la concurrence des rédactions subventionnées impose un surcroît de rigueur et de professionnalisme.
Avec votre soutien, France-Soir continuera à proposer ses articles gratuitement car nous pensons que tout le monde doit avoir accès à une information libre et indépendante pour se forger sa propre opinion.
Vous êtes la condition sine qua non à notre existence, soutenez-nous pour que France-Soir demeure le média français qui fait s’exprimer les plus légitimes.
Si vous le pouvez, soutenez-nous mensuellement, à partir de seulement 1€. Votre impact en faveur d’une presse libre n’en sera que plus fort. Merci.