Blinken à Paris : "Bienvenue chez toi !"
Le secrétaire d'Etat américain Antony Blinken, francophone et francophile, a été reçu en ami de la France, une "seconde patrie" pour lui, vendredi à Paris.
"Mon cher Tony, je suis vraiment très heureux de t'accueillir à Paris", a déclaré le chef de la diplomatie française Jean-Yves Le Drian à l'attention de son hôte, premier haut responsable de l'administration Biden à se rendre en France.
"C'était normal que tu viennes à Paris parce que, ici, tu es un peu chez toi. Je serais tenté de dire : bienvenue chez toi !", a-t-il lancé.
Antony Blinken, en tournée en Europe pour raviver des liens quelque peu malmenés sous Donald Trump, a grandi à Paris et parle français comme un Français, un précieux sésame pour les échanges avec ses interlocuteurs.
"Permettez-moi de dire à quel point je suis content de me retrouver en France, une deuxième patrie pour moi", a-t-il confié en conférence de presse, avant de repasser à sa langue maternelle comme le veulent les usages diplomatiques lors des visites officielles.
Le chef de la diplomatie américaine, âgé de 59 ans, qui joue aussi de la guitare rock, s'est remémoré sa jeunesse à écouter de la musique américaine à Paris.
Il a aussi raconté avec gourmandise ses fins de soirées à regarder des séries de télévision françaises.
"Si j'ai des cernes sous les yeux, c'est parce que je reste tard à regarder ces programmes", a-t-il relaté, en citant notamment la série du gentleman-cambrioleur "Lupin" avec l'acteur Omar Sy.
Antony Blinken est arrivé enfant en France, où il a passé toute la décennie 1970 avec sa mère, remariée à l'avocat Samuel Pisar, l'un des plus jeunes rescapés de la Shoah.
Il a fréquenté l'Ecole Jeannine Manuel, prestigieux établissement privé bilingue à Paris, jusqu'à obtenir son baccalauréat français avant de poursuivre ses études aux Etats-Unis.
Sa pratique aussi parfaite d'une langue étrangère est plutôt rare dans les cercles du pouvoir à Washington.
Son prédécesseur John Kerry, dont il a été l'adjoint sous la présidence Obama, était aussi à l'aise en français, ce qui lui valut d'être jugé trop élitiste face à George W Bush, finalement vainqueur de la présidentielle en 2004.
Lors d'une échange avec des jeunes à Paris, Antony Blinken n'a pas hésité à repasser au français, que ce soit sur les questions internationales ou ses liens avec la France.
"J'ai gardé mes amis ici", a raconté le secrétaire d'Etat, qui s'est accordé un programme privé samedi dans la capitale avant de poursuivre son déplacement à Rome.
Selon son ami d'enfance Robert Malley, autre ancien "parisien" aujourd'hui émissaire de Washington pour l'Iran, il a été marqué par ses années parisiennes.
"Tony était très attaché à ses valeurs et à son identité d'Américain" mais il a vu alors aussi "le monde à travers le prisme" de son pays d'accueil, "à une époque où les Etats-Unis n'étaient pas forcément très populaires", a-t-il raconté à l'AFP.
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