Robert F. Kennedy Jr. et la lutte contre la géo-ingénierie climatique : une nouvelle vérité émerge-t-elle ?


La géo-ingénierie climatique au centre des préoccupations citoyennes
Le 24 mars 2025, un mouvement d’ampleur a marqué les États-Unis : 24 États, rejoints par le Michigan, ont déposé des projets de loi pour interdire la géo-ingénierie climatique, accusée de menacer la santé publique et l’environnement.

Ce mouvement, porté par des militants et des citoyens inquiets, a été salué par Robert F. Kennedy Jr., figure influente de la santé publique et récemment nommée à la tête du Département de la Santé et des Services sociaux (HHS). Dans un tweet publié le même jour, Kennedy a déclaré : « 24 États se mobilisent pour interdire la géo-ingénierie de notre climat en exposant nos citoyens, nos cours d’eau et nos paysages à des toxines. C’est un mouvement que chaque MAHA doit soutenir. HHS fera sa part. ». Cet article explore la géo-ingénierie climatique, la décision des États américains, le rôle de Kennedy, les réactions suscitées, les implications pour l’Europe, et la question de savoir si les « chemtrails » passent du statut de théorie du complot à une vérité reconnue.
🚨 Momentum Update: 24 States Filed. Michigan Makes 25! 🚨
The sky-shielding movement is soaring. With Michigan's recent announcement (bill number pending), 25 U.S. states are officially moving to ban atmospheric geoengineering.
This isn't fringe. This isn't future. This is… pic.twitter.com/PoOm0ZeZfp— Sayer Ji (@sayerjigmi) March 24, 2025
Qu’est-ce que la géo-ingénierie climatique ?
La géo-ingénierie climatique regroupe des techniques visant à modifier le climat à grande échelle pour lutter contre le réchauffement global. Selon le Grantham Research Institute, elle se divise en deux catégories principales :
(1) la gestion du rayonnement solaire (SRM) : comme l’injection d’aérosols dans la stratosphère pour réfléchir une partie du rayonnement solaire, réduisant ainsi la température globale et
(2) l’élimination du dioxyde de carbone (CDR) : par exemple, la capture et le stockage du CO2 (CCS).La gestion du rayonnement solaire (SRM) : injection d’aérosols dans la stratosphère pour réfléchir le rayonnement solaire et réduire la température globale.
Ces méthodes sont envisagées comme des solutions d’urgence pour atteindre les objectifs de l’Accord de Paris (limiter le réchauffement à 2 °C, voire 1,5 °C). Cependant, une étude récente suggère que des hausses de température jusqu’à 5 °C pourraient avoir des effets stables ou positifs sur les rendements agricoles, remettant en question les bases scientifiques de ces accords.
Conséquences pour l’humain et l’environnement
Cependant, ces techniques comportent des risques majeurs pour la santé de l’humain et la santé de la planète : l’environnement. Tout d’abord, en termes de Santé publique, les aérosols injectés, comme le dioxyde de soufre, pourraient se déposer dans l’air, l’eau et les sols, exposant les populations à des toxines. Sur X, @plantparadise7 affirme que « chaque respiration que nous prenons est chargée de particules hautement toxiques ». Un élément qui est conforté par les positions françaises sur les Zones à faibles émissions.
Ensuite, en termes de déséquilibres climatiques : le Grantham Research Institute met en garde contre des effets secondaires, comme des changements dans les régimes de précipitations ou des dommages à la couche d’ozone, qui pourraient aggraver les problèmes climatiques.
Enfin, sur le plan de l’impact écologique, la géo-ingénierie ne résout pas des problèmes comme l’acidification des océans, attribué à l’excès de CO2, et pourrait perturber les écosystèmes locaux.
Les « chemtrails » : théorie du complot ou réalité ?
Le terme « chemtrails » (traînées chimiques) est souvent associé à la géo-ingénierie dans les cercles conspirationnistes, qui affirment que les traînées blanches laissées par les avions sont des produits chimiques pulvérisés à des fins secrètes, comme la modification du climat ou le contrôle des populations.
Les scientifiques et les agences comme l’US Air Force réfutent ces allégations, expliquant que ces traînées sont des contrails (vapeur d’eau condensée) formés dans certaines conditions atmosphériques. Les médias traditionnels servant de relai au complexe militaro industriel traitent cette théorie comme une manifestation de paranoïa anti-gouvernementale, rarement couverte sauf pour la discréditer.
Cependant, des experts comme Dane Wigington détiennent des preuves – tests de laboratoire, documents militaires – et dénoncent un "gaslighting" des autorités, ce qui alimente la méfiance. Les messages de Wigington sont bien sûr attaqués comme désinformation.
Vidéo sous titrée par IA
En juin 2024, le professeur Joseph Tritto, président de la World Alliance for Biomedicine & Technology (WABT), a confirmé dans une interview avec France-Soir que la manipulation du climat, notamment via des technologies comme HAARP, est une réalité et non un mythe, appelant à une approche scientifique transparente.
La décision des États américains : un rejet de la géo-ingénierie
Le 24 mars 2025, Sayer Ji a annoncé sur X que 25 États américains ont déposé des projets de loi pour interdire la géo-ingénierie atmosphérique. Ces États incluent : Alabama, Arizona, Arkansas, Connecticut, Florida, Georgia, Idaho, Illinois, Indiana, Iowa, Kentucky, Louisiana, Minnesota, Mississippi, Missouri, New Hampshire, New Jersey, New York, North Dakota, Pennsylvania, Rhode Island, South Carolina, Tennessee, Vermont, et West Virginia.
Les motivations derrière cette interdiction sont multiples.
- En premier lieu les risques sanitaires, en effet, les substances pulvérisées, souvent des métaux lourds comme l’aluminium ou le baryum selon les militants, sont accusées de contaminer l’air, l’eau et les sols, affectant la santé humaine et animale. Un rapport scientifique récent « Les enjeux de la pollution » du biochimiste Jean-François Lesgards évoque ces risques comme étant bien réels, même si souvent mal compris du grand public.
- Ensuite vient la souveraineté environnementale : les citoyens refusant des interventions non consenties, il s’agit en quelque sorte de protéger l’air et le ciel dans une forme de « plaidoyer pour le ciel ».
- Ces sujets sont aussi alimentés par un constant manque de transparence, car les programmes de géo-ingénierie, souvent menés par des entités militaires ou privées. Ces derniers sont souvent perçus comme opaques, alimentant les soupçons de dissimulation.
- Enfin, les réels risques climatiques dont les effets secondaires imprévisibles, comme des perturbations des moussons ou des écosystèmes, sont jugés trop dangereux (Grantham Research Institute).
Robert F. Kennedy Jr. : un engagement stratégique
Robert F. Kennedy Jr., que France-Soir est le seul média français à avoir interviewé, est connu pour son militantisme environnemental. Il a été nommé par Donald Trump pour diriger le HHS, avec pour mission de protéger les Américains des toxines environnementales. Son tweet s’inscrit dans cette mission, dénonçant les « toxines » de la géo-ingénierie et promettant une action du HHS. Fondateur de Children’s Health Defense (aujourd’hui présidé par Mary Holland), Kennedy a une longue histoire de combat contre les pratiques nuisibles à la santé publique.
Kennedy se fait régulièrement attaquer sans réels fondements par les médias traditionnels pour son scepticisme envers les vaccins. Cependant, ses motivations, telles qu’il les a déclarées lors de son audition devant le Sénat américain pour sa nomination, sont toutes autres : obtenir les réelles données d’efficacité sur les vaccins afin de lever tout doute dans l’optique de protéger la population. Ces attaques ciblées des médias traditionnels sont bien sur en lien avec le Complexe militaro industriel aussi décrié par Kennedy. C’était jusqu’à sa nomination, un combat du pot de fer contre le pot de terre dont la dynamique change actuellement avec le blanc sein du président Trump de rendre l’Amérique en bonne santé (MAHA : Make America Healthy Again).
Le parallèle entre la géo-ingénierie et l’industrie pharmaceutique existe. Des scientifiques suggèrent que les supports de pulvérisation (nanoparticules, polymères) seraient de même nature, et donc semblables à ceux utilisés dans les vaccins, comme les adjuvants à base d’aluminium. Cependant, ces hypothèses doivent être questionnées : les aérosols de géo-ingénierie (dioxyde de soufre, particules réfléchissantes) diffèrent des adjuvants vaccinaux, bien que les deux puissent impliquer des nanoparticules. Kennedy pourrait néanmoins utiliser ce parallèle pour exiger plus de transparence sur les substances utilisées, un combat qu’il mène déjà contre l’industrie pharmaceutique.
Comme dirigeant du HHS, Kennedy pourrait avoir un accès privilégié aux données sur les programmes de géo-ingénierie, souvent financés par des fonds publics ou militaires. Contrairement aux données pharmaceutiques, protégées par des brevets, les informations sur les substances aéroportées pourraient être plus accessibles via des audits gouvernementaux. Vigilant Fox note que Kennedy s’est engagé à « faire tout ce qui est en son pouvoir » pour arrêter ces pratiques
Des réactions mixtes
Les réactions positives sont nombreuses avec tout d’abord les soutiens des militants. En voici quelques exemples. @sayerjigmi a salué le « leadership courageux » de Kennedy, appelant à rejoindre une coalition internationale. De son côté LaShonLuv appelle à l’action fédérale en partageant des photos de traînées en Floride, demandant à Kennedy de convaincre Trump de signer un décret exécutif pour une interdiction nationale.
Côté critiques, @bobby_deeps exprime ses doutes en attaquant l’inaction perçue de RFK depuis sa prise de fonction. Il exige des mesures immédiates : « Quand exactement jouerez-vous votre rôle ? » Il est soutenu par ceux qui expriment leurs doutes sur l’opposition formée par certains états réfractaires : « des états comme la Californie pourraient résister sans une intervention fédérale forte ».
Dans les médias, les voix sont soit prudentes, Vigilant Fox qui soutient l’engagement de Kennedy, citant sa promesse de « stopper ce crime » et son alliance avec des organisations comme Children’s Health Defense. Soit des critiques scientifiques : le New York Times note que certains républicains, comme le gouverneur du Tennessee, ont soutenu l’interdiction, mais des chercheurs, comme ceux cités dans MIT Technology Review, estiment que bannir la géo-ingénierie sans recherche préalable est prématuré.
En juin 2024, le professeur Joseph Tritto avait insisté sur le fait que la géo-ingénierie climatique n’est pas un mythe, mais une réalité utilisée dans des contextes géopolitiques, notamment via des technologies comme HAARP.
Conséquences pour l’Europe
La géo-ingénierie étant un sujet global, des particules injectées dans la stratosphère par un pays peuvent affecter le climat mondial, y compris en Europe. Si les États-Unis freinent ces pratiques, cela pourrait réduire les risques de perturbations climatiques transfrontalières, comme des changements dans les précipitations européennes.
Ce mouvement pourrait inspirer des initiatives similaires en Europe, notamment en France ou en Allemagne, sensibles aux questions de santé environnementale. Cependant, l’Union européenne, qui investit dans la recherche sur la géo-ingénierie (comme le note MIT Technology Review), pourrait adopter une approche plus prudente, privilégiant la recherche avant toute interdiction. Des propositions comme celle des nations africaines à l’ONU, demandant un moratoire sur la géo-ingénierie, pourraient gagner du terrain en Europe.
Le débat fera probablement rage en lien avec la loi ZFE et les Accords de Paris dont 60 % de Français demandent l’abrogation de la loi ZFE qu’ils jugent discriminatoire envers les plus pauvres. Ou sur le climat, ou 74 % pensent que le gouvernement doit complètement revoir sa politique sur le réchauffement climatique en prenant en compte les avis divergents.
Une interdiction aux États-Unis pourrait freiner les investissements dans ces technologies, affectant les entreprises européennes impliquées dans la recherche sur la géo-ingénierie, comme les technologies de capture du carbone.
Les « chemtrails » : de la théorie du complot à une nouvelle vérité ?
Une reconnaissance implicite ? La décision des États américains et le soutien de Kennedy marquent un tournant : en interdisant la géo-ingénierie atmosphérique, ces États reconnaissent implicitement que des opérations de pulvérisation ont lieu ou sont envisagées, ce qui donne du crédit aux préoccupations des défenseurs de la théorie des « chemtrails ».
Les médias traditionnels face à un dilemme éthique. Les médias, ayant qualifié les « chemtrails » de théorie du complot, pourraient adopter une approche graduelle, comme pour l’origine du Covid-19, passée de « théorie du complot » à « hypothèse principale » en cinq ans. Ils pourraient reconnaître les préoccupations sur la géo-ingénierie tout en distinguant les programmes officiels des théories extrêmes. La Charte de Munich de 1971, qui oblige les journalistes à rectifier les informations inexactes, pourrait les pousser à corriger leurs écrits passés, rrisquant sinon d’être accusés de désinformation, dans un contexte de méfiance croissante, comme le montre EDMO.
Cette rectification pourrait prendre la forme d’articles rétrospectifs ou de mea-culpa publics, mais elle sera complexe face à un public déjà polarisé. Ne rêvons pas trop ! Le directeur de la rédaction d’un média traditionnel explique : « nous avons signé cette charte environnementale qui nous contraint à ne pas parler. On est donc muselé par des accords de groupes qui ne correspondent pas à la déontologie journalistique » et ajoute « écoutez les arguments d’autorité de Madame van Reeth, directrice de France Inter qui revendique ses partis pris pour servir l’intérêt général , ce n’est pas de la science au service de l’information, mais bien un narratif de propagande ».
Guerre des lobbys en perspective ?
La reconnaissance croissante des risques de la géo-ingénierie pourrait également bouleverser les dynamiques industrielles. Le complexe militaro-industriel pétrochimique, souvent impliqué dans les programmes de géo-ingénierie (comme le montre le brevet de 1975 sur la « Powder Contrail Generation », pourrait chercher à s’allier au lobby de Big Pharma, déjà critiqué par Kennedy pour ses pratiques opaques. Une telle alliance pourrait viser à protéger leurs intérêts communs, notamment si les substances utilisées dans la géo-ingénierie (comme les nanoparticules) partagent des similitudes avec celles des vaccins. Par ailleurs, on pourrait assister à une nouvelle guerre des lobbys, où ces industries s’opposeraient à celles des OGM, également accusées de nuire à la santé et à l’environnement. Cette bataille pourrait redéfinir les priorités politiques et économiques, avec des implications majeures pour la recherche et la régulation des technologies environnementales.
Une vérité en construction
On ne peut pas encore affirmer que les « chemtrails » sont passées dans le domaine du « nouveau vrai ». Cependant, le débat public et les actions politiques, comme celles des États américains, légitiment les inquiétudes sur les impacts de la géo-ingénierie, brouillant la frontière entre théorie du complot et réalité. Si des preuves concrètes de pulvérisations toxiques émergent, grâce à des figures comme Kennedy, cette perception pourrait évoluer.
Un combat pour la transparence et la santé
La décision des 25 États américains marque un tournant dans la lutte pour la souveraineté environnementale et la santé publique. Le soutien de Robert F. Kennedy Jr., en tant que dirigeant du HHS, renforce ce mouvement, avec la promesse d’actions concrètes pour protéger les Américains des toxines. Ce combat, qui pourrait avoir des répercussions en Europe, soulève des questions cruciales sur la transparence et les risques des interventions climatiques.
Si les "chemtrails" restent encore « officiellement » une théorie du complot, les préoccupations qu’elles soulèvent gagnent en légitimité, portées par un mouvement citoyen et politique d’ampleur, ainsi que par des voix scientifiques comme celle du professeur Tritto. Kennedy, avec son accès aux données et son influence, pourrait jouer un rôle clé pour faire la lumière sur ces pratiques, redéfinissant potentiellement ce que nous considérons comme « vérité » dans ce domaine.
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