Jeu vidéo : le Tokyo Game Show de retour à une échelle inédite

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Par Mathias CENA - AFP
Publié le 22 septembre 2023 - 09:55
Cet article provient directement de l'AFP (Agence France Presse)
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F. Froger / Z9, pour FranceSoir
F. Froger / Z9, pour FranceSoir

Après les années de pandémie, le Tokyo Game Show, l'un des plus grands salons de jeu vidéo au monde, revient à grande échelle près de la capitale nippone, où les visiteurs peuvent découvrir jusqu'à dimanche les dernières tendances.

Ce salon lancé en 1996 n'est plus depuis des années un lieu majeur d'annonces internationales consacrées au jeu. Mais alors que l'américain E3, l'un des principaux événements mondiaux de l'industrie, a tiré sa révérence cette année, le Tokyo Game Show (TGS) souhaite exceller dans son rôle de fête populaire japonaise du jeu.

"Par rapport à l'année dernière, il y a énormément d'exposants, ce qui fait que le TGS est très animé, c'est une très bonne chose," se réjouit auprès de l'AFP Keisuke Kikumoto, enseignant en jeu vidéo à l'école Nihon Kogakuin, dont les étudiants sont venus montrer certaines de leurs créations.

Après trois éditions réduites ou organisées en ligne à cause du Covid-19, les organisateurs annoncent pour ces quatre jours — dont les deux premiers sont réservés aux professionnels et aux médias — un nombre record de 787 exposants et 2.291 jeux présentés, sur consoles, mobiles ou PC.

Les visiteurs affrontant la touffeur des halls d'exposition du TGS en grande banlieue de la capitale peuvent ainsi essayer des jeux locaux très attendus comme "Final Fantasy VII Rebirth", deuxième volet du remake du célèbre jeu de rôle des années 1990, le jeu de combat "Tekken 8" ou "Like a Dragon 8", dernier opus de la série "Yakuza".

Boom du jeu sur PC

Autrefois réservés aux consoles, beaucoup de ces jeux font désormais l'objet d'une sortie sur PC, une plateforme en rapide développement au Japon ces dernières années, où le marché vidéoludique est largement dominé par les jeux mobiles.

"Avant le Covid, le jeu sur PC n'était pas très visible" dans le pays, a noté jeudi William Yagi-Bacon, vice-président chargé des ventes numériques du géant japonais du jeu Capcom, expliquant que les modes de vie plus casaniers liés à la pandémie avaient amené beaucoup de joueurs à s'y essayer.

"Ces cinq dernières années, le Japon a été l'un des marchés majeurs qui a connu la croissance la plus rapide au monde sur Steam", a souligné Erik Peterson, un responsable de cette plateforme de jeux sur PC.

Les revenus générés par les jeux PC au Japon ont augmenté en 2022 de 43% sur un an à 189,2 milliards de yens (1,2 milliard d'euros au cours actuel), selon l'institut de recherches Kadokawa Ascii.

Nombre d'influenceurs des réseaux sociaux arpentent également les allées du salon, comme le Franco-Japonais Remi Anri Doi, ancien capitaine de l'équipe nippone de handball et l'un des utilisateurs de TikTok les plus suivis dans l'archipel.

"Comme je fais des lives de jeux vidéo cela me donne l'occasion de me tenir au courant des nouveaux titres, de rencontrer d'autres créateurs et d'avoir de nouvelles idées", explique-t-il à l'AFP, se disant notamment intéressé par l'utilisation dans les jeux des NFT ("non-fungible token" ou jeton non fongible).

La blockchain très présente

Ces œuvres numériques uniques existent grâce à la technologie de la chaîne de blocs, ou "blockchain", sur laquelle reposent aussi les cryptomonnaies. Dans le jeu vidéo, elles sont associées par exemple à des personnages ou des cartes que les joueurs peuvent échanger ou monnayer.

Cette pratique est dénoncée par une partie des joueurs comme une forme de cynisme et mal vue par certains éditeurs comme Mojang, qui a annoncé l'an dernier qu'il n'accepterait plus dans son jeu Minecraft les NFT, jugées contraires à son "esprit".

"Dans les jeux classiques, les objets que l'on a fabriqués ou fait évoluer n'existent que dans le jeu, mais avec la blockchain, ils deviennent des +actifs+ détenus par le joueur, qui peut les utiliser même si le jeu n'existe plus, voire dans un autre jeu", explique de son côté à l'AFP Akari Oeda, responsable de la communication de la société Oasys.

Cette entreprise développant sa propre chaîne de blocs destinée au jeu vidéo a établi des partenariats avec de nombreux éditeurs majeurs, notamment au Japon (Square Enix, Bandai Namco, Sega...) et en Corée du Sud, où les applications ludiques de cette technologie rencontrent un fort engouement.

Parmi les exposants du TGS, le français Ubisoft présente aussi son titre expérimental "Champions Tactics" devant sortir en 2024, un jeu basé sur cette technologie qui met en scène des combats entre des figurines NFT.

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