Journées européennes du patrimoine : Comment financer l’entretien et la rénovation des Monuments Historiques ?
Bien que protéger le patrimoine historique soit considéré comme une mission d’intérêt général, les moyens publics ne sont pas à la hauteur des besoins. Alors quelle solution pour financer l’entretien de nos « vieilles pierres » ?
Comme doivent le rappeler ces Journées Européennes du patrimoine, l’Etat a la lourde responsabilité de protéger nos objets et autres immeubles historiques, afin que nous puissions les transmettre aux générations futures. Mais avec plus de 290.000 objets et 44.000 immeubles classés, les besoins sont immenses, et le budget de l’Etat se révèle depuis de nombreuses années insuffisantes pour satisfaire à toutes les demandes.
Le budget de l’Etat, des moyens insuffisants pour des besoins grandissants
En 2019, le budget du Ministère de la Culture (environ 2.1 % du budget de l’Etat) consacrait environ un milliard à cette gestion de notre patrimoine historique, parmi lesquels :
- 130 millions d’euros pour la « Restauration Monuments Historiques Grands projets »,
- 326 millions d’euros pour l’entretien et la restauration de tous les autres édifices.
Même si la grande majorité de ces édifices appartiennent désormais aux collectivités locales, le financement accordé par l’Etat se révèle largement insuffisant. Selon certains spécialistes, il faudrait plus que doubler ces sommes consacrées à l’entretien et à la rénovation pour atteindre 750 millions d’euros annuels.
Trouver des financements pour sauver le patrimoine de France
On estime ainsi qu’aujourd’hui, 2.000 monuments environ seraient d’ores et déjà en péril. Et pourtant, les Françaises et les Français ont compris, qu’en matière patrimoniale, l’Etat ne pouvait pas s’occuper de tout. Il suffit pour s’en convaincre de constater les dons records enregistrés pour la reconstruction de Notre Dame de Paris.
Les collectivités locales sont appelées à soutenir cet effort général, et pour certaines régions touristiques, entretenir et rénover ces vieilles pierres représente même une aubaine …économique. Ainsi, Agnès Evren, vice-présidente de la Région Ile de France, expliquait ainsi aux journalistes du Figaro « un euro investi génère 70 euros de retombées économiques ».
Une protection à deux vitesses, un patrimoine mis en valeur et un autre délaissé
Mais toutes les collectivités locales ne sont pas loties à la même enseigne, et protéger un lavoir historique dans un village du Massif Central n’a pas les mêmes retombées que l’entretien de la Merveille des merveilles : Le Mont Saint Michel.
Le secteur privé est lui-aussi appelé à la rescousse, et les mécènes ne manquent pas pour les travaux de prestige sur des monuments d’exception. Ainsi, le groupe Vinci a permis la rénovation de la Galerie des glaces du château de Versailles, mais force est de constater que notre lavoir, évoqué ci-dessus, n’attire pas les foules.
C’est donc vers les citoyens, que de plus en plus de collectivités locales se tournent, pour que chacun puisse participer, à son niveau, à la rénovation de ce patrimoine de proximité. Partout en France, des opérations de collecte sont organisées pour sauver tel ou tel édifice, cher aux habitants de la commune concernée. Cette tendance est appelée à se développer pour pallier aux carences du budget national, en jouant sur la corde patriotique de chacun.
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