Macron en marionnette d'Attali : une fresque murale qui fait polémique
Le 22 juin, une fresque murale affichée à Avignon a très rapidement suscité la polémique. Et pour cause ! Celle-ci représente Emmanuel Macron entre les mains de Jacques Attali, ce dernier le manipulant comme une vulgaire marionnette. Jugée par certains comme étant antisémite, elle a depuis été effacée par les autorités. D'autres dénoncent une liberté d'expression bafouée.
Liberté d’expression et antisémitisme : deux clans s’affrontent
Située sur le parking des Italiens à Avignon, la fresque murale représentant Emmanuel Macron en marionnette manipulée par Jacques Attali a été signée par l’artiste de rue Lekto. Le nom de l'œuvre ? "La bête 2, l’événement". Sans doute une référence aux propos mystérieux qu'avait tenus Emmanuel Macron en mai 2020, et qui avaient donné naissance à une foule d'interprétations :
« Je crois que notre génération doit savoir que la Bête de l’évènement est là, elle arrive, qu’il s’agisse du terrorisme, de cette grande pandémie ou d’autres chocs. Il faut la combattre quand elle arrive avec ce qu’elle a de profondément inattendu, implacable. »
Certains y voient des relents d’antisémitisme, quand d'autres n'y voient qu'une parodie cinglante de Pinocchio. "American Jewish Committee", une organisation de confession juive, a interpellé le maire de la ville. Jugeant que cette fresque fait écho aux dessins des années 30, où les Juifs étaient accusés de dominer le monde et le pouvoir politique, le parallèle a été établi : l'influent Jacques Attali étant d'origine juive, certains y dénoncent l’image reprise du "code du banquier juif manipulant le monde".
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D'autres saluent le travail de l’artiste, considérant qu’il s’agit de la liberté d’expression. La ville d’Avignon a d’ailleurs affirmé que chacun "peut interpréter l'image comme il veut puisqu'il n'y a pas de mot sur ce mur".
Opposé aux restrictions sanitaires, Lekto attise la controverse
D’autres fresques du graffeur Lekto, un jeune avignonnais, sont jugées "plus politiques". Parmi ses quelques représentations, certaines ont été largement commentées. Ses prises de position contre les restrictions sanitaires n’ont pas été au goût de tous.
Le jeune graffeur a par exemple représenté le professeur Didier Raoult effectuant le "signe Jul", emblématique du rappeur marseillais. La caricature de l’ancien ministre de l’Éducation, Jean-Michel Blanquer, avait aussi fait rire, puisqu’il était représenté avec un bonnet d’âne. Une autre image, remarquée trois mois auparavant, donnait à voir Olivier Véran entouré de plusieurs seringues. Sur son Instagram, on pouvait lire en description : "'Immunizey' @olivierveran, aka le soldat du #bigpharma #quadrupledose #zeyo". Là, les propos laissent peu de place au doute quant à l'opinion de l'artiste.
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Finalement, la ville d’Avignon a recouvert sa dernière fresque de blanc, le vendredi 24 juin, après que celle-ci a fait le tour des réseaux sociaux.
En 2020, le célèbre Festival d'Avignon avait été annulé. En 2021, les spectateurs ont été contraints de suivre le rythme des restrictions sanitaires (masques, tests, aération...). Cette année, la prestigieuse manifestation théâtrale pourrait bien voir le port du masque faire son grand retour.
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