Sur le vif : John Fitzgerald Kennedy
SUR LE VIF - "Quel type de paix recherchons-nous ? Pas une Pax Americana imposée au monde par les armes de guerre américaines. Pas la paix de la tombe ni celle de la sécurité garantie par l’esclavage. Je parle d’une paix authentique, le genre de paix qui fait que la vie sur Terre vaut la peine d’être vécue, le genre de paix qui permet aux hommes et aux nations de se développer, d’espérer et de construire une vie meilleure pour leurs enfants — non seulement la paix pour les Américains, mais aussi la paix pour tous les hommes et toutes les femmes — non seulement la paix pour notre époque, mais la paix pour tous les temps.
(...)
Avec une telle paix, il y aura toujours des querelles et des intérêts contradictoires, comme il en existe au sein des familles et des nations. La paix dans le monde, comme la paix dans la collectivité, n’exige pas que chaque homme aime son voisin ; elle exige seulement qu’ils vivent ensemble dans la tolérance mutuelle, en soumettant leurs différends à un mode d’arbitrage juste et pacifique. L’histoire nous enseigne que les inimitiés entre nations, comme entre individus, ne durent pas éternellement. Aussi fixes que puissent paraître nos goûts et nos aversions, le cours du temps et des événements permet souvent des changements surprenants dans les relations entre les nations."
Extrait du discours sur la paix prononcé par John Fitzgerald Kennedy à l'université américaine de Washington, le 10 juin 1963.
Le mythe Kennedy en quelques images de la Librairie du Congrès US :
Ce fut le mariage de l'année aux Etats-Unis : le 12 septembre 1953, John Kennedy épouse Jacqueline Bouvier. La cérémonie a lieu à Newport, Rhode Island, à une centaine de kilomètres de Hyannis Port, Cape Cod (Massachusets), fief de la famille Kennedy.
Convention démocrate de 1960, à Los Angeles : les deux candidats à l'investiture, John Kennedy et son adversaire Lyndon B. Johnson. Ce dernier deviendra le vice-président de JFK puis son successeur dans le Bureau ovale.
Le style Ivy League de Kennedy (veste sport, chemises en oxford à cols boutonnés) : indémodable. Il a toujours ses adeptes.
Quelques secondes avant le drame, à Dallas, avec John Conally, gouverneur du Texas, et son épouse Nellie, dans la voiture présidentielle.
Philippe Labro, l’œil de France-Soir à Dallas en novembre 1963 :
Journaliste, écrivain, réalisateur, parolier, Philippe Labro, 87 ans, vient de réunir, sous le titre Ecrits américains, ses romans et autres textes sur les Etats-Unis, dans un volume de la collection Quarto des éditions Gallimard. Il présentait ce recueil dans la soirée du mardi 21 novembre, à la librairie Gallimard, boulevard Raspail. A cette occasion, il a longuement évoqué l’assassinat du président Kennedy. Labro n’a jamais caché son admiration pour JFK auquel il a consacré de nombreux articles et un essai (Ils ont tiré sur le président) paru en 2013. Reporter pour France-Soir au début des années 1960, il arriva à Dallas au lendemain de l’assassinat du président américain.
"Le 22 novembre 1963, je me trouve à Yale, envoyé spécial pour Cinq Colonnes à la une. Pierre Lazareff (légendaire patron de France-Soir, journaliste hors pair, surnommé ‘Pierrot les Bretelles’, NDLR) faisait en priorité travailler les journalistes de France-Soir sur cette émission télévisée historique. Je réalise un reportage sur les campus américains, que je connais assez bien, et discute avec un professeur de littérature française lorsqu’on nous apprend qu’on a tiré sur le président Kennedy. J’appelle immédiatement la rédaction de France-Soir. Lazareff me donne l’ordre de foncer vers le Texas. Je me retrouve donc à Dallas, où je vais passer une dizaine de jours. Je me souviendrai toujours du commissariat de la ville : il y avait là la terre entière, 300 journalistes, toutes les télés américaines. On se battait pour être au premier rang et apercevoir le suspect n°1, Lee Harvey Oswald. Nous n’étions que deux journalistes français présents sur les lieux, François Pelou, le correspondant de l’AFP aux Etats-Unis, et moi-même. J’avais pris une chambre en face du commissariat et m’étais arrangé pour 'verrouiller' le téléphone de l’établissement afin d’être en contact permanent avec mon journal. Je dictais plusieurs papiers par jour car France-Soir, à l’époque, sortait trois ou quatre éditions quotidiennement, nous devions sans cesse renouveler les articles ! C’est pour cette raison, d’ailleurs, que j’ai raté l’assassinat d’Oswald par Jack Ruby !
Pourquoi tant de gens croient à un complot ? Parce que personne n’aime les tragédies sans cause. L’assassinat de Kennedy, c’est vraiment le roman du XXe siècle ! Pierre Lazareff, qui avait un flair à nul autre pareil, m’a d’ailleurs dit un jour : 'Vous verrez, cette histoire fera jaser durant des décennies.'"
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