"Assassin's Creed" : Michael Fassbender face à la malédiction des jeux vidéo au cinéma (VIDEO)
Super Mario Bros, Street Fighter, Mortal Kombat, Resident Evil, Tomb Raider, Prince of Persia, Warcraft... la liste déjà conséquente des jeux vidéo adaptés au cinéma s'allonge avec, ce mercredi 21, la sortie d'Assassin's Creed.
Et on peut déjà dire qu'il s'agit de l'une, si ce n'est de la meilleure transposition d'un jeu vidéo. Sauf que le niveau en la matière est tel que le compliment n'a pas une grande valeur. Ces tentatives ont donné nombre de ratés au point que certains en sont restés dans les annales.
Comme les autres, le film de Justin Kurzel devait faire face à un dilemme: respecter l'original pour séduire les fans tout en restant accessible à un nouveau public. Avec un atout: le scénario fouillé d'un jeu à la mythologie riche, trop peut-être pour le cinéma (neuf jeux publiés par Ubisoft depuis 2007).
Au XXIème siècle comme depuis les Croisades, le monde est dirigé dans l'ombre par les Templiers. Au motif de faire régner l'ordre et la paix, ils cherchent à priver les hommes de leur libre arbitre. Seule la confrérie des Assassins s'y oppose.
Né en son sein, Callum "Cal" Lynch (Michael Fassbender) est surtout un descendant d'un de ses illustres membres -Aguilar de Nerha-, dont la lame œuvrait en Espagne à la fin du XVème siècle. Ce qui en fait une précieuse source d'informations, l'Animus -la technologie des Templiers inventée par Sofia Rikkin (Marion Cotillard)- permettant de faire revivre à un homme les aventures de son aïeul. Une bonne raison d'enfermer le héros après sa prétendue mort.
Ceux qui ne connaissent rien à Assassin's Creed sont certainement déjà perdus, les fans de la série savaient tout cela. C'est le sentiment qui domine au début du film, la contextualisation pouvant selon les cas sembler longue ou expédiée.
Voilà donc Callum Lynch plongé au cœur de l'Andalousie de l'Inquisition pour découvrir l'emplacement de la pomme d'Eden. Et plus il passe de temps en compagnie d'Aguilar, plus ses extraordinaires compétences déteignent sur lui.
Lame secrète, combats à l'épée, sauts de la foi: tous les éléments incontournables du jeu sont là. Les deux identités, les deux aventures se succèdent voire se mêlent. Les courses sur les toits, les combats chorégraphiés et surtout l'Animus sont une réussite visuelle (malgré des décors décevants). Tout comme la relation entre Callum et Aguilar. Une schizophrénie qui permet à Michael Fassbender d'exprimer son talent par moments malgré le côté blockbuster.
Mais entre la bataille de Grenade, le complot à déjouer dans le présent sans oublier des comptes familiaux à régler, le héros n'arrête pas. Il y a trop à dire, ce qui d'un côté donne du rythme mais ne permet pas d'explorer chaque aspect comme il le mériterait. L'organisation tentaculaire des Templiers paraît bien lisse, et à l'inverse du jeu, l'intrigue est centrée sur la personnalité de Callum, les incursions dans la vie d'Aguilar se limitant à d'intenses scènes d'actions. Surtout, le scénario manque cruellement de surprises.
Trop dense et alambiqué pour un néophyte, trop lisse pour un habitué, le film s'égare entre deux publics comme son héros entre deux époques. Les amateurs du jeu prendront du plaisir à le voir porter sur grand écran sans être transcendés mais il n'est pas à recommander à un autre public. Sans s'ajouter à la liste des catastrophes du genre, Assassin's Creed ne parvient donc pas à briser la malédiction des jeux vidéo au cinéma.
(Voir ci-dessous la bande-annonce d'Assassin's Creed):
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