"Disparue en hiver" : l'enquête sombre et désabusée de Kad Merad

Auteur(s)
Jean-Michel Comte
Publié le 21 janvier 2015 - 03:19
Mis à jour le 23 janvier 2015 - 11:51
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Kad Merad Géraldine Peilhas Film "Disparue en Hiver"
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©Rezo Films
Kad Merad et Géraldine Pailhas, couple aux relations compliquées dans le film
©Rezo Films
Kad Merad interprète un ex-flic à la vie tristounette confronté à la disparition d'une jeune femme dans "Disparue en hiver", qui sort sur les écrans ce mercredi 21 janvier. Un film à l'atmosphère sombre et au suspense diffus.

Coincé entre un film d'action qui va tout casser (Taken-3) et deux grosses productions américaine et britannique lancées vers les Oscars (Foxcatcher et Une merveilleuse histoire du temps), un film français risque de passer inaperçu parmi les sorties de ce mercredi 21 janvier, et ce serait dommage.

Disparue en hiver, avec Kad Merad et Géraldine Pailhas, est un film policier à l'atmosphère sombre, dans lequel la vie personnelle du personnage principal occupe une grande partie de l'histoire.

Daniel (Kad Merad) est un ex-policier reconverti dans le recouvrement de dettes. Il a le coeur gelé, ne voit presque plus personne, mène une vie triste, a peu d'amis et des relations épisodiques et compliquées avec son ancienne femme, infirmière (Géraldine Pailhas). Quand celle-ci lui annonce qu'elle va partir pour aller travailler à Paris, il n'a presque pas de réaction.

Un jour d'hiver, sur le parking d'un restaurant pour routiers, il se fait aborder par Laura (Lola Creton), une jeune fille de 18 ans qui lui demande de la prendre en stop. Il accepte, mais en chemin elle lui propose des faveurs sexuelles contre de l'argent. Choqué et furieux, il refuse, la fait sortir de sa voiture et l'abandonne en pleine forêt.

Quelques minutes plus tard, pris de remords, il fait demi-tour pour retourner la chercher. Mais la jeune fille a disparu. Daniel va alors tout faire pour la retrouver. Aidé de ses anciens collègues de la police et en menant lui-même son enquête, il va découvrir des aspects insoupçonnés de la vie de cette jeune fille qu'il ne connaissait pas...

Le réalisateur Christophe Lamotte, dont les précédents films (Un possible amour en 2000, Ravages en 2007, Nord Paradis en 2009) sont passés inaperçus, raconte avoir mis beaucoup d'éléments personnels dans cette histoire: le métier de son père, qui était recouvreur de dettes comme le personnage joué par Kad Merad, "et puis cette fille de dix-huit ans qui a disparu... Elle m’a été inspirée par quelqu’un que j’ai très bien connu, et moi aussi je me suis perdu dans son histoire qui en même temps m’a permis de me révéler à moi-même en tant qu’être humain. J’avais envie de témoigner de ce mouvement-là, de comment en acceptant de se perdre, on peut mieux se retrouver".

C'est pour cela que l'enquête policière et le suspense du scénario baignent dans une atmosphère sombre et pesante, dans laquelle prennent beaucoup d'importance les états d'âme de Daniel l'ancien flic, ses relations avec son ex-femme, ses obsessions et ses faiblesses, son envie de donner un sens à sa vie.

Brasseries et restaurants de routiers, barres de HLM, parkings, sous-bois, salles de cinéma porno et prostituées, fermes, champs, pluie et brouillard: aucun rayon de soleil dans ce film noir, où l'on ne rit pas beaucoup. Mais il en ressort l'humanité d'un homme honnête, intègre, foncièrement bon, paumé mais sur le chemin de la rédemption, anorak froissé et cigarette, yeux fatigués et démarche lasse --un beau rôle pour Kad Merad, un peu dans la veine de celui qu'il avait interprété en 2006 dans Je vais bien, ne t'en fais pas.

(Voir ci-dessous la bande-annonce du film):

 

 

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