"Le petit locataire" : Karin Viard enceinte à 49 ans (VIDEO)
C'est une petite comédie française sans prétention mais agréable, rigolote et bien jouée, familiale et féministe. Dans Le petit locataire, qui sort ce mercredi 16 sur les écrans, Karin Viard tombe enceinte à 49 ans et voit sa vie de famille chamboulée, mais dans la bonne humeur.
Nicole, caissière à un péage d'autoroute, et son mari Jean-Pierre, chômeur depuis deux ans et prof de gym bénévole, vivent dans un petit pavillon près de Chambéry, avec leur petite famille: leur fille de 27 ans Arielle, un peu rebelle, mère célibataire de Zoé, 6 ans, et la grand-mère (la mère de Nicole), dépendante mais qui a encore toute sa tête. Le fils aîné, Vincent, 33 ans, est cuisinier dans un sous-marin.
On se dispute, on se chamaille, mais on s'aime et la vie, modeste et routinière, se passe bien, Nicole étant le vrai pilier du foyer et assumant les tâches quotidiennes et les responsabilités. Jusqu'au jour où elle tombe enceinte. A 49 ans! Dans un premier temps elle décide d'avorter, puis change d'avis. Elle va le garder, ce petit locataire, une décision qui d'abord n'emporte pas l'adhésion de la maisonnée…
"Mon sujet de fond c’est la famille, en tout cas cette famille. Cet édifice fragile qui ne tient que grâce à son pilier central: Nicole! Elle est au centre du film comme elle est au centre de sa famille", explique la réalisatrice Nadège Loiseau, 39 ans, mère de famille elle-même et dont c'est le premier long-métrage après deux courts-métrages en 2007 et 2012. "J’ai la conviction profonde que dans beaucoup de familles, il y a une Nicole. Une femme qui tient tout le monde à bout de bras, qui a 3 sinon 4 journées à faire rentrer en une (…)".
Féministe sans lourdeur, familiale sans mièvrerie, cette comédie accumule les dialogues et les moments drôles, avec des scènes délicieuses (le voisin québécois et la grand-mère devant la machine à laver, la petite Zoé qui maquille son arrière-grand-mère en panda, un message codé entre la sœur et le frère sous-marinier, le bip électronique au poignet de Nicole qui indique une montée de tension, etc.) et une construction réussie: plus on avance dans l'histoire, plus l'humour est présent.
Cela n'empêche pas des moments d'émotion, et des bribes de réflexion, ça et là sans l'air d'y toucher, sur la place des femmes dans la famille et la société, sur l'avortement, sur les enfants non désirés mais que l'on aime autant que les autres, sur les rapport entre mères et filles (ici quatre générations) et, souligne la réalisatrice, sur la manière dont "les ponts se font entre deux générations, comment les rapports directs entre mère et fille peuvent être aussi conflictuels que ceux entre grand-mère et petite-fille sont apaisés".
Karin Viard porte bien sûr tout le film sur ses épaules, mais est entourée –c'est l'une des caractéristiques des films réussis–, dans des seconds rôles riches, par une dizaine d'acteurs excellents: de la petite Zoé à la grand-mère Hélène Vincent, en passant par le gynécologue Grégoire Bonnet (l'acteur qui choisit la couleur "blouge" dans une pub Volkswagen) et surtout, dans le rôle du mari Jean-Pierre, le formidable Philippe Rebbot, acteur trop peu utilisé dans le cinéma français et dont tout le monde connaît le visage sans vraiment savoir y mettre un nom.
(Voir ci-dessous la bande-annonce du film):
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