"Monsieur je-sais-tout" : petit "Rain Man" à la française (critique)
La rencontre entre un solitaire bourru et un enfant autiste qui va bousculer son quotidien et sa vision du monde. Le synopsis de Monsieur je-sais-tout qui sort dans les salles ce mercredi 9 fait tout de suite penser à Rain Man.
Le concept de deux personnages radicalement différents forcés de se supporter l’un l’autre a d'ailleurs été utilisé plus que de raison dans les comédies françaises. Si l’on y ajoute un casting composé d’habitués des seconds rôles, on pouvait légitimement craindre que le film réalisé par François Prévôt-Leygonie et Stephan Archinard déborde de déjà-vu.
Mais si les ressorts habituels de ce type de comédies sont bien là, on trouve tout de même de quoi être surpris ou réjoui dans ce film. D’abord grâce à Max Baissette de Malglaive qui incarne Léo, le jeune garçon au centre du film. L’acteur n’a pas 18 ans mais déjà une dizaine d’apparitions au cinéma à son actif, et l’on comprend pourquoi. Car si n’est pas Dustin Hoffman qui veut, la performance du jeune homme dans ce rôle complexe-dans lequel la caricature est très difficile à éviter- mérite d’être soulignée.
Atteint du syndrome d’Asperger, Léo est enfermé dans ses routines et excelle aux échecs. Tout le contraire de son oncle Vincent (Arnaud Ducret), entraîneur de football aigri par son passé familial et professionnel, plus intéressé par les contrats juteux et les filles qui se dénudent dans son jacuzzi.
Et arrive ce qui était attendu, tous deux vont devoir vivre ensemble. L’incompréhension et les crises vont céder la place à l’attachement et à la découverte de l’autre quand Léo va se révéler gardien de but prodige en appliquant l’étude des échecs au football. Jusqu’à ce que ce nouveau duo soit à nouveau déchiré...
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Des ficelles classiques donc, et le spectateur n’échappe pas à quelques violons et à une romance (avec la belle Alice David) à l’intérêt très limité. Néanmoins, les choses ne se terminent pas tout à fait comme on l’attendait. Cela ajouté à des situations drôles sans être lourdes, des personnages suffisamment complexes sans excès, un duo d’acteurs convaincants et très bien accordés, donne un résultat tout de même moins "mélo" que ce que l’on aurait pu le craindre.
Monsieur je-sais-tout fait donc partie de ces petits plaisirs du printemps, un "feel good movie" qui ne révolutionnera pas le cinéma mais peut permettre de découvrir un jeune acteur prometeur, et peut-être même d'ouvrir les esprits sur le syndrôme d'Asperger.
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