BD : face au tollé, le festival d'Angoulême intègre des femmes dans sa sélection
Face au tollé provoqué par l'absence de femmes parmi les nominés pour le Grand Prix du festival de BD d'Angoulême, les organisateurs de cette manifestation ont annoncé mercredi qu'ils allaient ajouter des auteures dans la liste.
"Le Festival va, sans enlever aucun autre nom, introduire de nouveau des noms d’auteures dans la liste des sélectionnés au titre du Grand Prix 2016", a indiqué le Festival international de la bande dessinée (FIBD) d'Angoulême dans un communiqué.
Le FIBD a été accusé de sexisme car aucune femme n'a été retenue parmi les 30 auteurs en lice pour le Grand Prix du Festival. En conséquence, un appel au boycott du Festival avait été lancé par un collectif d'auteure. Plusieurs hommes sélectionnés pour le Grand Prix -Riad Sattouf, Joann Sfar, Etienne Davodeau mais aussi les Américains Daniel Clowes et Charles Burns- ont demandé que leur nom soit retiré de la liste par solidarité.
"Le Festival d'Angoulême aime les femmes... mais ne peut pas refaire l'histoire de la bande dessinée", a expliqué le FIBD dans son communiqué. "Force est de constater qu’il y très peu d’auteures reconnues" dans le secteur de la BD, s'est justifié le FIBD.
Cependant, les organisateurs estiment que "le Festival a joué un rôle important dans l’émergence d’auteures comme Marjane Satrapi ou Julie Maroh (dont les oeuvres ont été portées à l’écran et couronnées de succès). Il promeut également des auteures par ses expositions, ses concours, ses spectacles, ses rencontres".
"Même si le Festival déplore que sa relation aux auteures puisse être considérée, en la circonstance, par le prisme réducteur du Grand Prix, il comprend très bien qu’aujourd’hui des femmes et des hommes soient sensibles à cet enjeu de la présence des créatrices dans la bande dessinée", a-t-il souligné.
La ministre de la Culture, Fleur Pellerin, était intervenue mercredi matin dans la controverse, jugeant "assez anormal" qu'aucune femme ne figure dans la sélection. "Quand je vois un grand prix qui récompense toute une carrière ou qui récompense une trajectoire, je me dis que c'est tout de même un peu étonnant, même si probablement les femmes sont sous-représentées parmi les auteurs de bandes dessinées, que l'on n'ait pas trouvé sur 30 noms un seul nom de femme à honorer", avait commenté la ministre sur France Info.
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