"Mon Bataclan" : un rescapé du 13 novembre raconte la tuerie dans une bande dessinée
Derrière son pseudo, Fred Dewilde, graphiste de 59 ans, fait partie des rescapés du 13 novembre. Il était présent au Bataclan lors de l'attaque qui a causé la mort de 90 personnes, et a décidé de raconter son calvaire à travers la bande dessinée Mon Bataclan, qui sera disponible dans les librairies vendredi 21.
Dessiner, témoigner, résister à l'horreur, sortir du Bataclan, des mots forts pour résumer l'histoire de cette bande dessinée qui raconte comment Fred Dewilde a vécu cette soirée du 13 novembre. Il a choisi de livrer son ressenti, sa peur, sa propre vision des évènements.
La soirée commençait pourtant bien, "un chouette concert et pas mal de bières" a-t-il raconté, le groupe Eagles of Death Metal se produisait sur scène. Puis la soirée a pris une tout autre tournure, et a basculé dans une tragédie historique.
Fred Dewilde a relaté dans sa bande dessinée cette terrible soirée, qui a duré deux heures, à travers ses textes et ses dessins en noir et blanc. Quand les terroristes ont commencé à tirer, Fred s'est retrouvé allongé à côté d'un mort, "Je prends la mesure de ce qu'on est en train de vivre. Je suis encore vivant, un vivant chez les morts", a-t-il rappelé. Fred s'en sortira avec l'aide d'une jeune fille, ils se sont créer une bulle et sont parvenus à "s'extraire de l'horreur".
Un problème subsistait, celui de la représentation des dijhadistes en dessin. "Je ne voulais pas les représenter en tant qu'êtres humains, parce qu'ils ont choisi de sortir de l'humanité. Ces gens sont déjà morts de l'intérieur", a déclaré Fred Dewilde au journaliste Jérémy Macaud dans une interview accordée à BFM. Avant d'ajouter, "Quand on en arrive à vouloir tuer d'autres personnes, n'importe qui, dans la rue, simplement pour une cause, il n'y a plus rien à faire".
Survivre après un traumatisme. La deuxième partie de la bande dessinée est intitulé Vivre encore. Fred a détaillé dans cette partie la difficulté qu'il a eu pour se reconstruire. "L'ennemi", a-t-il écrit, "n'a pas de couleur, pas de confession. L'ennemi c'est le fanatisme, c'est la peur, c'est la folie qui conduit à la guerre".
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