Hollande a reçu les victimes du 13 novembre : une "écoute", mais pas "d'assurances formelles"

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La rédaction de FranceSoir.fr avec AFP
Publié le 21 mars 2016 - 21:06
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François Hollande.
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"On a l'impression d'avoir été écoutés mais il n'y a pas eu d'avancées concrètes", a déclaré Emmanuel Domenach, vice-président de l'association "13 novembre: fraternité et vérité".
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Les associations de victimes des attentats du 13 novembre ont été reçues pour la première fois ce lundi par François Hollande, quatre mois après les attaques. Leurs responsables ont sont ressortis satisfaits d'avoir été "écoutés" mais regrettent que le président ne leur ait apporté aucune "assurances formelles".

Un peu plus de quatre mois après les attentats du 13 novembre, François Hollande a reçu ce lundi 21 pour la première fois les associations de victimes, qui se sont félicitées d'avoir été "écoutées", à défaut de recevoir des "assurances formelles" en réponse à leurs nombreuses doléances.

"On a l'impression d'avoir été écoutés mais il n'y a pas eu d'avancées concrètes", a déclaré Emmanuel Domenach, vice-président de l'association "13 novembre: fraternité et vérité" et lui-même rescapé du Bataclan, à l'issue de cette rencontre de près d'une heure et demi qui s'est déroulée selon lui dans une atmosphère "un peu lourd". Cent trente personnes ont été tuées dans ces attentats à Paris et Saint-Denis et des centaines d'autres blessées.

Président de la même association, Georges Salines, le père de Lola, morte sous les balles des djihadistes au Bataclan, a énuméré les "graves problèmes" rencontrés par les victimes et leurs proches: identification des corps, accompagnement, indemnisation, information, coordination entre les administrations, prise en charge des frais d'avocat et médico-psychologiques... "Il est absolument nécessaire d'avoir une impulsion au plus haut niveau", a-t-il souligné sur le perron de l’Élysée, précisant que le chef de l’État s'était engagé à recevoir de nouveau les associations "avant l'été pour faire un point sur l'avancée des dispositifs".

"Nous attendons de voir la concrétisation, nous n'avons pas actuellement d'assurances formelles", a cependant observé Georges Salines qui l'a relevé: certaines difficultés n'ont pas été résolues depuis plus de 30 ans.

Au nom de "Life for Paris", Caroline Langlade, vice-présidente de l'association, a souhaité que le secrétariat d’État à l'Aide aux victimes soit "inscrit dans la durée". "C'est une priorité parce que le travail de rétablissement pour nous, pour retrouver notre vie d'avant, si tant est qu'on puisse la retrouver un jour, va prendre beaucoup de temps", a-t-elle fait valoir.

Outre ces deux associations, quatre autres étaient reçues par François Hollande, entouré du ministre de la Justice Jean-Claude Urvoas et de la secrétaire d’État à l'Aide aux victimes Juliette Méadel: l'Institut national de veille et de médiation (INAVEM), Paris Aide aux Victimes (PAV), la Fédération nationale des victimes d’attentats et d’accidents collectifs (FENVAC) et l'Association française des victimes du terrorisme (AFVT).

Étaient également présents à titre individuel Jean Albertini, dont le fils Stéphane est tombé sous les balles des djihadistes au Bataclan, et Françoise Rudetzki, fondatrice de SOS Attentats.

Sur le fond, a indiqué Georges Salines, François Hollande était "pleinement d'accord avec nous pour considérer que les mesures sécuritaires étaient indispensables mais que ce n'était pas ça qui permettra durablement de se prémunir du risque terroriste".

Le président, selon lui, a également "remercié" les associations de ne pas avoir appelé "à la vengeance mais à l'humanité, à construire une société meilleure, à combler les fossés, à essayer de créer du lien social et de comprendre les causes profondes du terrorisme".

Quant au ministre de la Justice, évoquant l'arrestation vendredi 18 à Bruxelles du suspect-clé des attentats, Salah Abdeslam, il a évoqué, toujours selon Georges Salines, la nécessité de "prévenir le risque suicidaire" afin qu'il "puisse être jugé".

Un peu frustré d'avoir essuyé plusieurs refus de l’Élysée avant d'obtenir ce rendez-vous, Emmanuel Domenach a eu cependant "vraiment le sentiment que le président avait envie de nous recevoir, ce qui nous a fait plaisir parce qu'on n'a pas toujours eu cette impression". Selon lui, le chef de l’État a "beaucoup parlé aussi d'un statut de victime qui permettrait une meilleure indemnisation, une meilleure prise en charge des frais d'avocat" même si ses intentions sont restées "très vagues" sur ce point.

Samia Maktouf, avocate de plusieurs victimes, a toutefois jugé "regrettable que le chef de l’État ne reçoive que les associations et pas les victimes alors que ce sont elles qui sont tombées et qui sont visées par le terrorisme".

 

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