Deux députés s'attaquent à la publicité pour "révolutionner l'audiovisuel public" français
DÉPÊCHE — Mercredi 7 juin, les députés Jean-Jacques Gaultier (LR) et Quentin Bataillon (Renaissance) présenteront les conclusions de leur rapport sur l'avenir de l'audiovisuel en France. Entre autres propositions, ils suggèrent notamment de bannir la publicité des chaînes nationales après 20h.
"Il faut révolutionner l'audiovisuel public", s'enthousiasme le président de la mission d'information, Jean-Jacques Gaultier. Sur le papier, l'idée n'est pas d'enterrer l'audiovisuel public, mais bien de "renforcer ses spécificités, conforter son indépendance et pérenniser son financement". Pour cela, la mesure phare du rapport consiste à supprimer totalement la publicité des chaînes de France Télévisions entre 20h et 6h. Comme l'explique le Figaro, c'est un fonctionnement similaire que l'Espagne, le Royaume-Uni et l'Allemagne ont déjà adopté.
La part belle au privé ?
Pour "ne pas déséquilibrer le marché de la publicité", il s'agirait de laisser les recettes de cette dernière aux acteurs privés. "Nous avons besoin d'un audiovisuel public fort, mais aussi d'acteurs privés forts", expliquent les députés. En somme, c'est près de 400 millions d'euros que les chaînes nationales perdraient, soit un tiers de ses recettes publicitaires totales.
Afin de pallier ce manque à gagner, Jean-Jacques Gaultier et Quentin Bataillon suggèrent de mettre à contribution les géants du numérique, par "l'affectation, à l'euro près, d'une fraction du produit de la taxe sur les services numériques". Mais aussi les citoyens français, "par une fraction de TVA".
Outre cette mesure relative à la publicité, les députés préconisent aussi de "maintenir les programmes culturels les plus exigeants sur [les] chaînes généralistes", d'étoffer l'offre d'information et de programmes relatifs à l'Europe, mais encore de créer un organisme fédérateur des chaînes nationales, qui jouerait le rôle de "chef de file et de facilitateur entre les entités de l'audiovisuel publiques".
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