Facebook et Instagram vont proposer des versions payantes sans publicités
Alors que l'application obligatoire des règlements européens approche, Mark Zuckerberg dessine une porte de sortie pour Facebook et Instagram : les abonnements payants. Courant novembre, tous les utilisateurs d'Europe devront choisir entre un abonnement mensuel, ou la libre utilisation de leurs données personnelles pour les publicités.
Il fut un temps où le patron de Meta assurait que Facebook serait "toujours" gratuit. Mais ça, c'était avant. D'ici peu, les utilisateurs de Facebook et Instagram auront le choix entre "continuer à utiliser gratuitement" les réseaux sociaux en fournissant leurs données personnelles, ou "s'abonner pour ne plus voir de publicités". C'est ce qu'a fait X (Twitter) avant lui, et YouTube encore avant.
Les 277 millions d'utilisateurs européens (Facebook + Instagram), s'ils veulent s'abonner, devront débourser 9,99 euros par mois s'ils règlent via ordinateur, ou 12,99 euros s'ils passent par les applications sur smartphones.
Pour le Français Jean Cattan, secrétaire général du Conseil National du numérique, "on assiste à la conversion du modèle de la plupart des réseaux sociaux, avec un passage du gratuit vers le payant. Mais il faut une régulation qui veille à l'absence de monopole", s'inquiète-t-il, au vu du poids combiné de WhatsApp, Facebook, Instagram et Threads, tous détenus par Meta. Par ailleurs, "s'il faut payer sur tous les réseaux demain, les riches pourront davantage s'exprimer", avertit-il. Selon lui, "on irait à l'encontre de la neutralité du net et d'un traitement égal des utilisateurs, défendus en droit européen au nom de la liberté d'expression".
D'autant que les régulations européennes (RGPD, DMA, DSA...) sont censées protéger les internautes de la captation de leurs données. Comme le rapporte l'AFP, Meta est déjà sous pression. En mai dernier, Facebook a écopé d'une amende record de 1,2 milliard d'euros du régulateur irlandais, au nom de l'UE, pour avoir enfreint le RGPD.
Les abonnements payants sont donc une porte de sortie pour Mark Zuckerberg, qui voit que sans la possibilité de personnaliser les publicités, les recettes vont baisser. "La possibilité pour les gens d'acheter un abonnement sans publicité équilibre les exigences des régulateurs européens tout en donnant le choix aux utilisateurs", a-t-il fait valoir au nom de Meta.
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