Les influenceurs seniors masquent-ils les inconvénients liés à la vieillesse ?
Les réseaux sociaux ne sont plus le terrain exclusif aux jeunes adultes et adolescents. De plus en plus de personnes âgées, voire seniors se font une place dans le monde des créateurs de contenu et des célébrités d'Internet. Nicole Tounelle, Studio Danielle, jeunevieillispas, Sylvienfinmoi ou Seniors en vadrouille, sont quelques représentants de cette catégorie d'âge, présente sur Instagram et YouTube pour l'essentiel. La journaliste de Numerama Juliette Devaux a analysé cette tendance. Selon elle, ces influenceurs ne rendent pas vraiment service aux personnes qui ont besoin de comprendre que le corps finit par vieillir et connaît des transformations difficiles à vivre et encaisser.
Le "pro-age washing" ou comment ne pas normaliser les transformations du corps
Leur stratégie déclarée est de revendiquer une approche plus positive de la vieillesse, mais en réalité, ces influenceurs semblent au contraire vouloir échapper aux “inconvénients” de l'âge, en prodiguant des conseils pour y parvenir. L’image véhiculée par ces modèles à suivre est celle de personnes âgées qui ne se laissent pas atteindre par le temps qui passe, et qui veulent être valorisées sur les mêmes critères que les influenceurs plus jeunes sur les réseaux sociaux : dynamisme, le sens de l’aventure, la découverte, ou la culture de l’image et de l’aspect physique.
Encore des stéréotypes ?
Les réseaux sociaux et la pression sociale sont parfois un cocktail dangereux pour la santé mentale de ceux qui cherchent des conseils sur ces plateformes, qu’elles soient des personnes âgées, ou pas. On retrouve ce risque dans le cas des mamans, par exemple. Selon une récente étude Ifop, 55 % des mères interviewées se tournent vers ces canaux pour trouver des renseignements à propos de la maternité. Ce qui a, dans le tiers des cas, des effets négatifs à cause des “conseils” stéréotypés de l’image superficielle. Selon l'enquête, sur les réseaux sociaux, les conseils donnés par les autres mamans ont tendance à culpabiliser les femmes : 33 % des mères qui utilisent les réseaux sociaux trouvent que les informations issues d’autres mamans ont tendance à leur faire plus de mal que de bien. C’est donc le même problème pour les séniors, qui subissent la pression exercée par des influenceurs âgés, mais très dynamiques, sportifs et beaux, selon les standards superficiels des réseaux sociaux.
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