Jamel Debbouze sur les attentats en France : "le terrorisme n'a pas de religion"

Invité dimanche 18 dans l'émission "Sept à Huit" sur TF1, Jamel Debbouze est sorti de son silence face aux attentats qui ont récemment frappé la France. L'humoriste a exprimé sa colère, sa tristesse mais aussi son amour pour la France.

Resté silencieux jusqu'à maintenant, Jamel Debbouze s'est exprimé pour la première fois depuis les attentats qui ont frappé la France les 7, 8 et 9 janvier. Après avoir cosigné une tribune dans Le Monde le 10 janvier, sous le titre Et maintenant, qu'est ce qu'on fait?, le comédien a donné sa vision de la France dans l'émission Sept à Huit diffusée dimanche 18 sur TF1. Celui qui n'a jamais souhaité mettre en avant ses croyances religieuses a revendiqué fièrement sa confession musulmane, un sujet sur lequel il ne s'exprime que rarement.  

"J'ai passé mon temps à ne pas dire que j'étais musulman. Pas parce que je n'étais pas fier, loin de là. Mais parce que je considérais que ce n'était pas un sujet, qu'on n'avait pas besoin d'affirmer son identité ou sa différence", a-t-il confié.

"Aujourd'hui, j'ai presque besoin de le revendiquer, comme pour dire: ne vous inquiétez pas, on est pareil, malgré nos différences. Je suis Français, musulman, artiste, je suis né à Barbès, j'ai grandi à Trappes, je suis père de deux enfants, marié à une chrétienne journaliste très, très belle (Mélissa Theuriau, NDLR). Et ça, pour moi, c'est la France. La France, c'est ma mère, on ne touche pas à ma mère!".

Pourtant mal à l'aise avec le blasphème, Jamel Debouzze a insisté sur l'importance de la liberté d'expression. "Je comprends les gens qui ont été déstabilisés, choqués par ces caricatures. Parce qu'ils n'ont pas cette culture du blasphème". Mais "on ne peut pas tuer parce que l'on n'est pas d'accord avec l'autre (…). Le terrorisme n'a pas de religion".

Interrogé sur le comportement de certains élèves qui ont refusé de respecter à l'école la minute de silence en hommage aux victimes de Charlie Hebdo, le comédien, peiné, n'a pas mâché ses mots: "C'est complètement débile, c'est irrespectueux. Ça ne se fait pas de ne pas respecter les morts. C'est sans précédent ce qui est arrivé, c'est arrivé au cœur de la capitale et ça concerne tout le monde! (…) Ces gamins-là, ils ne sont pas éduqués, ne sont pas encadrés ou ne sont tout simplement pas aimés".

Quant à la marche républicaine du 11 janvier, le comédien a regretté la faible participation des jeunes de banlieue. "Il n'y avait pas assez de jeunes de banlieue. On me demandait de porter des messages aux musulmans, comme s'ils n'étaient pas représentés". 

(Voir ci-dessous l'interview de Jamel Debbouze):