Satya Oblette sur la maladie d'Alzheimer : "cette cause m'interpelle"

Auteur(s)
Amandine Zirah
Publié le 30 septembre 2015 - 18:19
Mis à jour le 01 octobre 2015 - 12:01
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Satya Oblette le 31 août 2013.
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©Baltel/Sipa
"J'ai besoin d'être dans l'action", a-t-il affirmé en parlant de son engagement humanitaire.
©Baltel/Sipa
Connu pour avoir défilé pour les plus grands créateurs, grâce à sa chevelure claire et ses origines indiennes, le mannequin Satya Oblette est également un homme de coeur. Engagé dans de nombreuses œuvres humanitaires, il a récemment participé à la campagne "Des mots pour Alzheimer"organisée par l’association France Alzheimer et maladies apparentées. Il répond aux questions de "FranceSoir".

Egérie de Kenzo et Jean Paul Gaultier pendant des années, Satya Oblette s'est imposé dans le monde de la mode grâce à sa prestance, sa peau mate, ses cheveux et son bouc teints en blond. Depuis plusieurs années, ce mannequin d'origine indienne s'est éloigné des podiums, tout en continuant les campagnes photos, pour s'engager auprès d'oeuvres humanitaires à travers le monde. Agé de 39 ans, il a récemment participé à la campagne "Des mots pour Alzheimer" dans laquelle huit personnalités lisent et interprètent des textes rédigés par des personnes malades. 

> Pourquoi avez-vous choisi de participer à la campagne "Des mots pour Alzheimer"?

"J'ai participé à cette campagne par le plus pur des hasards. France Alzheimer et maladies apparentées cherchait différentes personnalité, et un ami de longue date, qui était en contact avec l'association, m'a appelé et m'a demandé si cela pouvait m'intéresser. On a discuté et, évidemment, cette cause m'interpelle".

 

> A-t-il été difficile de se mettre dans la peau d'une personne atteinte de la maladie d'Alzheimer et de lire son témoignage?

"C'est toujours délicat, que ce soit pour cette pathologie ou une autre, de se mettre dans la peau de quelqu'un d'autre, et en l'occurence sans le connaître. C'est vrai qu'on a réalisé plusieurs lectures, plusieurs prises pour le montage final afin de se laisser le temps de s'approprier le texte et d'essayer de retranscrire au mieux les sensations, sentiments et ressentis de la personne qui a écrit la lettre".

 

> Pensez-vous que ce genre de campagne puisse permettre de changer le regard que porte les Français sur la maladie?

"J'ai toujours dis, que ce soit encore une fois pour Alzheimer ou une autre pathologie, qu'il fallait arrêter d'attendre que ça se passe dans notre famille pour nous y intéresser. Culturellement en France, dans tous les domaines d'activité, que ce soit politique ou économique, nous attendons que les choses se passent, que ça nous tombe dessus pour réagir.

"De ce fait, il me semble que le fait de lire des lettres de personnes atteintes de cette pathologie-là pourrait avoir un réél impact sur les mentalités françaises. Finalement, on les met aussi face à une réalité. A travers ses témoignages, nous entrons chez les uns et chez les autres".

 

> Engagé aux côtés de France Alzheimer, vous soutenez également Mécénat Chirurgie Cardiaque, une association qui promeut la cause de l'enfance dans le monde. Pourquoi avoir accepté ce rôle?

"J'ai besoin d'être dans l'action et c'est pour cette raison-là que j'était très proche de Mécénat Chirurgie Cardiaque. En étant à l'étranger, je suis beaucoup moins actif qu'à l'époque mais je les soutiens toujours. C'est vraiment une des mes associations préférées en terme d'action et d'exemple, contrairement à d'autres associations comme Sidaction qui compte une cinquantaine de salariés avec des salaires mirobolants. Mécénat Chirurgie Cardiaque, c'est tout l'inverse.

"En parallèle, je soutiens une fondation pour laquelle je suis devenu ambassadeur: Heart For India. Cette fondation-là a pour but d'aider et de suivre l'éducation en Inde d'enfants de différentes écoles qu'on a construites dans le sud et dans le nord du pays. Notre action oeuvre à destination d'enfants orphelins ou issus de familles en situation d'extrême pauvreté. On les suit jusqu'à ce qu'ils deviennent autonomes et on leur offre une formation professionnelle. En parallèle, en terme d'éducation, on explique aux garçons, quand ils sont en bas âge, le respect de la femme en général.

"Qu'on soit dans un pays du tiers-monde ou dans un pays riche, sans l'éducation on n'existe pas. C'est la première étape".

 

> Votre histoire personnelle, liée à l'adoption, a-t-elle été un déclic dans votre désir d'engagement humanitaire?

"Complètement. Ces démarches humanitaires ont été le trait d'union entre le pays dans lequel j'ai été adopté (l'Inde, NDLR) et le milieu dans lequel j'ai évolué. Ces actions me faisaient me sentir bien et me permettaient aussi de me rapprocher de mes racines que je n'avais pas forcément trouvées à l'époque".

 

> Quels sont vos projets pour l'avenir?

"Actuellement, je suis en train de créer un site marchand internet d'un nouveau genre. Grossièrement, j'emmène l'internaute dans mon univers, dans ma maison virtuelle où rien n'est figé, où tout est en mouvement. Cette maison est remplie de beaucoup de choses qui me tiennent à coeur en rapport avec mes valeurs comme l’écologie par exemple. Je vais moi-même m’occuper du sourcing des produits de télévision étrangère afin de promouvoir et de remettre au goût du jour l’artisanat face à ce que j’appelle aujourd’hui +la génération Playsation+.

"Ce que j'aime dans ce que je fais, que ce soit dans l'humanitaire ou en travaillant avec des marques, c'est raconter mon histoire. Concernant France Alzheimer et maladies apparentées, j'ai sincèrement envie d'être là et de les soutenir".

 

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