"Super Nanny" : la nounou de TF1 accusée de "violence éducative", le CSA s'intéresse à l'affaire
L’émission Super Nanny, diffusée sur TF1 et NT1, et son intervenante vedette Sylvie Jenaly, se rendent-elles coupables de "violence éducative"? C’est en tout cas la conviction de Bernadette Gauthier, thérapeute dans une association d’aide à la parentalité. Cette dernière a lancé une pétition, qui n’a pour l’instant recueilli une faible popularité (2.000 signatures en trois ans). mais elle a pu exposer son point de vue sur l’émission dans les colonnes du Parisien du 20 novembre.
L’émission Super Nanny est diffusée à la télévision depuis 2004, avec une interruption de 2010 à 2013 du fait du décès de sa première intervenante Cathy Sirraï. Le concept? Une famille dépassée par des enfants en bas âge turbulents, voire violents, fait appel à la "Super Nanny", une nounou qui allie fermeté, mais avec une certaine forme de gentillesse, pour remettre les chenapans dans le droit chemin. Elle prodigue également des conseils aux parents pour mieux éduquer leurs enfants.
Si l’émission peut être jugée particulièrement répétitive (la construction de l’intrigue est systématiquement la même) ou moralisatrice pour les parents (largement montrés à l’écran comme dépassés et incapables), ce sont des critiques d’une toute autre nature qui sont exprimées par Bernadette Gauthier. Pour elle, l’émission promeut une forme de violence à l’égard des jeunes enfants. En cause, les méthodes utilisée par "Super Nanny" comme "tirer les enfants par les bras, quitte parfois à risquer de déboîter une épaule, les isoler, même très jeunes, au risque de provoquer chez eux des séquelles psychologiques" explique-t-elle. Le programme serait aussi coupable à ses yeux "d’imposer des câlins" non désirés aux enfants.
Le problème selon Bernadette Gauthier n’est pas tant la nature de l’émission, mais le fait que les enfants n’ont en réalité aucune latitude dans le programme. Ils ne peuvent donc pas donner un "consentement éclairé", et se retrouvent dans l'émission car les parents ont "peur des travailleurs sociaux et préfèrent appeler à l’aide une émission de télévision".
La société de production Shine France a tenu à prendre la défense de son émission face à ces critiques: "Sylvie est une grande professionnelle qui, depuis près de 20 ans, défend le bien-être des enfants. Elle prône une éducation basée sur l’écoute et l’échange au travers de règles et d’un cadre nécessaire aux enfants".
La pétition sera malgré tout examinée par le CSA qui a annoncé l’instruction d’un dossier"si des enfants sont mis en position d’être moqués".
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