Aux Francofolies, le public n'a d'yeux que pour Angèle
Aux Francofolies, qui débutent ce mercredi soir à La Rochelle, comme partout où elle se produit cet été en France, le phénomène se répète: une immense foule a envahi le devant de la grande scène Jean-Louis Foulquier pour crier sa flamme à Angèle.
Programmée après Radio Elvis et Gaëtan Roussel, et avant la tête d'affiche -M-, la jeune sensation belge de 23 ans dame le pion à ces messieurs, en terme de popularité chez les jeunes. Preuve en est le succès insolent de son premier album "Brol", écoulé à plus de 300.000 exemplaires depuis sa parution en octobre.
Il y a un an, Angèle était déjà présente aux Francos où elle a chanté au Théâtre Verdière. Depuis, sa carrière a explosé à force de tubes enchaînés "La loi de Murphy", "Tout oublier" avec son frère Roméo Elvis, ou encore "Balance ton quoi".
"L'année a été très intense. J'ai sorti mon album, il y a eu beaucoup de sollicitations, de concerts... Il y a eu aussi des moments où je me suis quand même posé pas mal de questions sur tout cela", a-t-elle déclaré en conférence de presse, devant une nuée de micros, à quelques heures de sa prestation.
A La Rochelle, la jeune femme donne son 28e concert. "Tout le monde me demande si je tiens le coup, comme si mon métier était très dur. Mais c'est un métier que j'aime, que j'ai choisi. Et il se trouve que ça fonctionne. Alors tout cela reste assez agréable. Là où ça devient un peu dur c'est quand il y a la fatigue, plus mentale que physique d'ailleurs", a-t-elle confié.
"Comme les gens m'écoutent, j'ai l'impression de devoir dire des trucs plus intelligents, or je n'en ai pas toujours à dire. Etre souvent sur scène implique d'être à chaque fois en forme et je le ne suis pas tout le temps. Marcher dans la rue me pousse à être souriante avec les gens mais je ne le suis pas toujours", a reconnu Angèle, accusant le coup d'une certaine fatigue face à la presse.
- 2 millions d'abonnés sur Instagram -
"C'est ce truc-là qui peut parfois devenir +déshumanisant+ et qui peut être difficile à gérer quand, comme moi, on a dû gérer une forte notoriété, très vite. Mais c'est aussi ce qui fait que je remplis des salles, donc j'évite de me plaindre", dit-elle.
Bien consciente de son statut de nouvelle star, celle qui précisément abordait la question de sa notoriété grandissante dans la chanson "Flou", y voit-elle plus clair aujourd'hui ? "Un an plus tard, c'est toujours aussi flou, répond-elle en souriant".
"Disons que j'avance dans ma quête de légitimité, enchaîne-t-elle. Et je crois même que je l'ai trouvée. J'ai compris que si j'en suis arrivée là c'est que j'ai travaillé pour. A force de parler de mes parents de ma famille, ça m'a fait croire à moi-même que tout cela était dû à leur présence."
Enfant de la balle, Angèle, qui s'est fait son éducation musicale au piano jazz, est la fille du chanteur Marka et de la comédienne Laurence Bibot, célèbres en Belgique, et la sœur du rappeur Roméo Elvis.
Quand on l'interroge sur les raisons de son succès, celle qui est suivie par deux millions d'abonnés sur Instagram, réseau social où sa simplicité et son humour font souvent mouche, s'en remet au contenu de ses chansons.
"Je ne sais pas ce qui plaît aujourd'hui dans ma musique, mais je sais que ce qui plaît chez ceux qui écoutent la musique, c'est de se sentir compris. Vu que je parle de choses assez générales, d'amour, de moi, de sujets qui concernent ma génération, je crois que le public se reconnaît dans ce que je raconte", résume-t-elle.
Mercredi soir au Francos, ils étaient en effet 15.000 à reprendre en choeur ses tubes, dès son entrée en scène sur "La thune". Et il en fut ainsi pour les neuf autres chansons de son set.
Plutôt sages, là où les festivaliers des Eurockéennes étaient bouillants le week-end dernier à Belfort, ceux de La Rochelle n'en ont pas moins offert un triomphe au phénomène incontournable de l'été.
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