Favorable à un rapprochement avec le FN, Mariani va rencontrer Wauquiez
L'ex-ministre Thierry Mariani, qui plaide pour un rapprochement des Républicains avec le Front national, va rencontrer "prochainement" le président de LR Laurent Wauquiez, qui a menacé de l'exclure du parti s'il opérait "le moindre début de commencement d'alliance".
"Je ne fais aucun début de commencement d'alliance; je pose simplement des questions, je voudrais que dans ce parti on réfléchisse", a déclaré M. Mariani sur LCI, jugeant que LR "n'arrivera pas à gagner seul" les prochaines échéances électorales.
"J'ai eu Laurent Wauquiez hier par SMS, on doit se voir prochainement, je suis tout à fait disposé à en discuter avec lui. J'ai vu que certains réclamaient ma tête dans le parti", a-t-il ajouté.
"Je n'ai pas rejoint le FN. Si je rejoignais le FN je devrais être viré, c'est totalement normal. Pour le moment je suis toujours dans ce parti (LR), pour le moment je le soutiens toujours, je pense que Laurent Wauquiez a une bonne ligne", sur "un certain retour aux valeurs traditionnelles de droite", "mais il faut avoir une stratégie un peu plus ouverte", a plaidé l'ancien ministre des Transports.
Selon lui, Les Républicains sont "prisonniers" d'un "piège", celui de dire qu'il n'y a aucune alliance possible. Ils ont "des désaccords profonds" avec le FN sur les questions économiques, et européennes, mais des "positions communes" en matière régalienne, et sur l'immigration, a-t-il estimé.
"L'extrême droite a changé, il faut aussi en tenir compte", a-t-il poursuivi. Donc "il faut des rapprochements, il faut peut-être discuter".
Quant à savoir s'il sera sur la liste FN aux élections européennes, M. Mariani a dit "ne rien exclure car (il) ne sai(t) pas ce qui va se passer aux européennes".
Selon des sources concordantes, la présidente du FN Marine Le Pen a proposé à l'ancien ministre de Nicolas Sarkozy, battu par une candidate de La République en marche lors des dernières élections législatives, de figurer en position éligible sur la liste FN aux européennes.
M. Mariani avait plaidé en mars pour un "rapprochement" avec le FN. "C'est très clair: s'il y a le moindre début de commencement d'alliance, il ne fera plus partie des Républicains", avait alors réagi Laurent Wauquiez.
L'ex-ministre a ensuite signé mi-avril avec des élus d'extrême droite une tribune appelant à l'"unité" de la droite, à laquelle Les Républicains ont réagi en répétant qu'une telle alliance constituerait "une faute".
Côté FN, Marine Le Pen a dit ne pas vouloir se "laisser enfermer par l'union des droites", qui "ne veut strictement rien dire".
"On s'en fiche un petit peu" des réactions de Laurent Wauquiez et Marine Le Pen, a réagi mercredi sur Sud Radio la députée de l'Hérault Emmanuelle Ménard, qui fait partie des 25 signataires de la tribune: "l'idée c'est pas d'unir des partis politiques" de droite, ce qui "ne marche pas" à cause notamment des "guerres de boutiques", mais d'appeler à une alliance des "électeurs de droite qui se retrouvent dans les mêmes valeurs", d'"autorité", de "culture française" notamment, a-t-elle expliqué.
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