Fillon : les ministres devront remplir des "objectifs précis"

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Par AFP
Publié le 13 mars 2017 - 13:06
Mis à jour le 14 mars 2017 - 07:30
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François Fillon mise sur la défense de son programme pour relancer sa campagne, mais les affaires, entre sa convocation mercredi chez les juges d'instruction et les révélations du JDD sur ses costumes de luxe, continuent de concentrer l'attention.

Le programme, rien que le programme. Interview aux Echos, matinale d'Europe 1, conférence de presse sur le projet: François Fillon veut revenir sur le terrain politique, deux jours avant la séquence judiciaire de mercredi.

Le candidat des Républicains (LR), qui assure ne pas édulcorer ses propositions malgré les critiques, a distillé quelques retouches programmatiques dans Les Echos --baisse des charges bénéficiant "davantage aux petits salaires", taux intermédiaire de TVA finalement inchangé-- puis devant la presse.

Il a notamment réitéré son engagement de former un gouvernement paritaire de 15 ministres qui, a-t-il expliqué, seront congédiés s'ils n'atteignent pas les "objectifs" qui leur seront assignés.

M. Fillon a également promis un "code de bonne conduite" pour prévenir les conflits d'intérêts au gouvernement. Ou la publication "obligatoire" des liens de parenté entre les parlementaires et leurs collaborateurs, alors qu'il est empêtré depuis plusieurs semaines dans les soupçons d'emplois fictifs de son épouse et de deux de ses enfants comme collaborateurs parlementaires.

Son programme, qui maintient le report de la retraite à 65 ans, la remise en cause des 35 heures ou la suppression de 500.000 postes de fonctionnaires, a déclenché des tirs croisés de plusieurs rivaux.

Le socialiste Benoît Hamon a dénoncé "une thérapie de choc" risquant de provoquer "le chaos social", Emmanuel Macron le critiquant peu après comme "peu crédible et injuste".

"Je pensais qu'on avait le projet de François Fillon depuis novembre", a moqué Florian Philippot, vice-président du FN, fustigeant "un décalque en tous points des demandes de l'Union européenne".

"Un programme profondément brutal, antisocial" qui "va taper le service public", selon le porte-parole de Jean-Luc Mélenchon, Alexis Corbière.

- Déontologue saisi -

Mais c'est avant tout sur de nouvelles révélations de la presse que M. Fillon a dû se justifier dès le début de matinée, se disant sur Europe 1 victime d'une "chasse à l'homme" et de "dizaines de journalistes" qui "fouillent dans [ses] poubelles".

Le JDD affirme qu'un mécène a signé le 20 février un chèque de 13.000 euros pour deux costumes achetés chez Arnys, un tailleur parisien des quartiers chics. "J'ai parfaitement le droit de me faire offrir un costume par un ami", a-t-il rétorqué, assurant aussi que "tout ça n'a rien à voir" avec la politique.

Alors que des députés socialistes s'étaient demandé dimanche ce qu'en pensait et savait le déontologue de l'Assemblée, Ferdinand Mélin-Soucramanien, ce dernier a indiqué à l'AFP s'être saisi lundi de la question pour rechercher s'il y a eu un manquement ou pas au code de déontologie des députés.

Selon le JDD s'ajoutent à cette facture près de 35.500 euros "réglés en liquide" pour de précédents achats de M. Fillon chez ce tailleur, pour près de 48.500 euros au total depuis 2012. "Ca n'est pas exact", a affirmé lundi l'ancien Premier ministre.

Cette nouvelle affaire tombe mal pour M. Fillon, attendu mercredi chez les juges d'instruction saisis des emplois présumés fictifs de son épouse et de deux de ses enfants.

Selon Le Parisien à paraître mardi, les deux enfants de François Fillon qu'il a employés successivement comme assistants parlementaires de 2005 à 2007, ont rétrocédé une partie de leurs salaires à leurs parents.

"Le problème de Fillon, ce n'est pas la justice, l'enquête, c'est qu'il se révèle qu'il est un homme qui aime l'argent", selon la candidate FN Marine Le Pen.

Cette convocation, "on ne peut pas dire que je m'y rende avec plaisir. Depuis le début, je ne suis pas traité comme un justiciable comme les autres", a martelé M. Fillon.

Rétrogradé en troisième place dans les sondages depuis plus d'un mois, derrière Marine Le Pen et Emmanuel Macron, le candidat de la droite a jugé lors d'une conférence-débat en soirée devant Les Amis du Crif le candidat d'En Marche "très surestimé dans les sondages" et la présidente du FN "terriblement dangereuse".

Et il s'est dit convaincu que "compte tenu du désordre dans cette campagne, les choses se cristalliseront dans les derniers jours, dans la dernière semaine".

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