Fourrure : L214 dénonce les conditions d'élevage de lapins
L'association L214, qui milite pour le bien-être animal, a dénoncé mardi les traitements subis par des lapins utilisés pour leur fourrure par des marques de luxe, dans trois élevages et un abattoir du sud-ouest de la France.
L214 diffuse une vidéo montrant des lapins vivant dans de petites cages et qui selon l'association ne voient jamais la lumière du jour. Certains d'entre eux sont blessés.
La coopérative d'éleveurs incriminés s'est dite "très surprise" par ces accusations. L'Institut national de recherche agronomique (Inra), qui a développé cette race de lapins et détient une unité d'expérimentation, a promis de mener "une mission d'inspection interne sur site sous 48 heures". Si besoin, elle garantit de "prendre les mesures correctives immédiates qui s'imposeraient".
L214, qui a conduit son enquête entre septembre et novembre en Nouvelle-Aquitaine, annonce avoir porté plainte pour mauvais traitement à Niort et La Rochelle contre deux élevages et contre l'Inra, selon son communiqué.
Interrogé par l'AFP, le parquet de La Rochelle a confirmé avoir reçu la plainte, mais celui de Niort n'avait pas enregistré de plainte mardi après-midi.
L'Inra a mis au point cette race de lapins dans les années 1970, breveté la marque et confié son exploitation à la société coopérative agricole des éleveurs d'Orylag (CEO). Leur chair est vendue sous le label Rex du Poitou.
Le président de la coopérative Orylag à Surgères (Charente-Maritime), Jean Boutteaud, "s'est dit assez surpris (..) de la façon dont L214 interprète les choses". Ce sont "des animaux qui ont une certaine sensibilité, qui sont assez fragiles et c'est pour cela qu'on leur met les conditions les plus confortables possibles pour limiter la mortalité et les maladies", a-t-il dit à l'AFP.
"L'Orylag n'est pas un lapin de garenne, ni un animal de compagnie (...) il a des caractéristiques qui lui sont propres. On ne peut pas en effet le mettre dehors ou en extérieur. A partir d'un certain âge, il faut le mettre en cage individuelle sinon ils se battent", ajoute-t-il.
L'Inra, qui fournit encore la semence aux éleveurs, a prévu de cesser son activité à l'été 2018, les éleveurs devant construire leur propre centre d'insémination.
Contacté par l'AFP, il dit avoir relevé des "éléments choquants" dans les images obtenues, tout en indiquant que "sur certaines images indiquées prises à l'Inra, les numéros de tatouage observés sur les images ne correspondent pas à des animaux Inra".
Dans son communiqué, L214 vise trois marques en particulier, Dior, Fendi et Dolce & Gabbana - qui "utilisent la fourrure de cette filière", selon elle.
Contacté par l'AFP, le groupe LVMH, qui détient Dior et Fendi, n'a pas souhaité faire de commentaires dans l'immédiat.
Certaines marques de luxe ont décidé de renoncer utiliser la fourrure animale dans leurs collections, comme Gucci, Michael Kors, Armani, Hugo Boss ou encore Stella McCartney.
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