"Gilets jaunes" : des ronds-points évacués dans plusieurs régions

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Par AFP - Rennes
Publié le 18 décembre 2018 - 13:53
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Une cabane en bois construite par des gilets jaunes et menacée de démantèlement à Brest, le 18 décembre 2018
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© Fred TANNEAU / AFP
Une cabane en bois construite par des gilets jaunes et menacée de démantèlement à Brest, le 18 décembre 2018
© Fred TANNEAU / AFP

Des ronds-points, occupés depuis des semaines par des "gilets jaunes" qui y avaient construit des cabanes en bois pour dormir ou se restaurer, ont été évacués mardi par les forces de l'ordre dans plusieurs régions.

Dans le Gard, où la mobilisation est forte depuis le début du mouvement, les ronds-points évacués par les forces de l'ordre sont immédiatement réoccupés par des "gilets jaunes", en particulier à Alès, où la rocade est régulièrement bloquée.

Même détermination à Samazan (Lot-et-Garonne), au sud de Marmande: un campement de "gilets jaunes" à un rond-point situé près de l'A62 a été démonté par les gendarmes, mais les manifestants comptent revenir.

En Gironde trois ronds-points, devenus des lieux importants de mobilisation depuis le début de la crise, ont été évacués tandis que les "gilets jaunes" ont quitté d'eux-mêmes d'autres ronds-points après négociation et "dans le calme", selon la préfecture.

Dans le Haut-Rhin, les "gilets jaunes" ont été appelés à démonter leurs installations "en dur" avant verbalisation d'ici mardi soir ou mercredi matin tandis qu'à Calais, les trois principaux barrages établis sur les ronds-points stratégiques, fréquentés par les camions en partance pour l'Angleterre, ont été dégagés dans le calme mardi soir. En colère et pour protester contre ces démantèlements, des "gilets jaunes" ont décidé d'entamer des blocages sur l'A16 entre Boulogne-sur-Mer et Calais.

A Tours, les "gilets jaunes", reçus à la préfecture, se sont engagés à lever leur point de rassemblement le 26 décembre, a annoncé un responsable du mouvement. "Ça c’est passé mieux qu’on aurait pensé", a réagi Jimmy, un "gilet jaune".

Dans la matinée, plusieurs démantèlements avaient déjà été effectués par les forces de l'ordre un peu partout en France.

Dans les Côtes-d'Armor, plusieurs évacuations ont eu lieu, notamment à Saint-Brieuc. "Il est hors de question qu'on lâche, aujourd'hui. Ce qu'ils font, ça ne fait que renforcer la colère", a déclaré à l'AFP Tristan Lozach, un des "gilets jaunes" présent sur place, se disant prêt à passer Noël sur un rond-point. "Du bois pour construire des cabanes, c'est pas ça qui manque", a-t-il ajouté.

Ailleurs en Bretagne d'autres ronds-points ont également été évacués dans le calme mardi.

- "Refaire un camp" -

En Saône-et-Loire, plusieurs "baraquements illégalement installés" ont aussi été démantelés dans la nuit de lundi à mardi. Une dizaine de personnes étaient déjà présentes mardi matin pour "refaire un camp mais juste à base de planches et de bois", a raconté à l'AFP Pierre-Gaël Laveder, un "gilet jaune" de Montceau-les-Mines.

En Normandie, trois ronds-points autour de Rouen ont été évacués, dont l'un deux fois dans la journée car il s'était reformé.

Dans les Hautes-Pyrénées, les installations aux barrières de péage de Tarbes Est et Tarbes Ouest ont été démantelées dans la nuit.

Les évacuations de ronds-points et d'axes routiers vont se "poursuivre", a prévenu lundi le ministre de l'Intérieur Christophe Castaner, en mettant en avant les "huit morts" survenus depuis le début du mouvement.

Selon des sources policières, les évacuations se feront "au cas par cas" et "à l'appréciation des préfets".

En revanche, pas d'évacuation en vue mardi en Vaucluse et dans les Bouches-du-Rhône où des "gilets jaunes" se rassemblaient notamment à Arles et La Ciotat, selon un porte-parole de la police.

A Bandol (Var), où une barrière de péage a été incendiée dans la nuit de lundi à mardi, Christian Secolo, chômeur et "gilet jaune", assurait: "On est assez pacifique dans nos revendications mais c'est quelque chose qu'on peut comprendre (ndlr: l'incendie du péage) parce qu'on a déjà été expulsé plusieurs fois alors qu'on n'avait rien fait".

Les actions des "gilets jaunes" s'agrègent parfois à d'autres mouvements de protestation. Ainsi, mardi matin à Nîmes, des "gilets jaunes" se sont invités à une manifestation d'agriculteurs et viticulteurs du Gard qui protestaient au conseil départemental contre le "matraquage fiscal".

Quelque 200 "gilets jaunes" ont tenté le coup de force à Biarritz (Pyrénées-Atlantiques) pour perturber une réunion préalable au G7 prévu fin août dans cette ville. Les forces de l'ordre ont fait usage de gaz lacrymogène et de lanceurs de balles de défense.

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