Le patron du Medef veut une réforme des retraites après la présidentielle

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Par AFP - Paris
Publié le 09 juin 2021 - 01:09
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Geoffroy Roux de Bezieux à Rueil-Malmaison, dans les Hauts-de-Seine, le 20 avril 2021.
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© Eric PIERMONT / AFP/Archives
Geoffroy Roux de Bezieux à Rueil-Malmaison, dans les Hauts-de-Seine, le 20 avril 2021.
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Une réforme des retraites doit être un sujet de débat de la présidentielle, estime mercredi le président du Medef, qui envisage une désindexation des pensions de l'inflation et un relèvement de l'âge de départ à 64 ans.

"Pour faire cette réforme, il faut un capital politique. Le temps est passé depuis 2017. Pour moi, c'est un débat de la présidentielle, il faut que tous les candidats se positionnent", a déclaré Geoffroy Roux de Bézieux aux Échos, alors qu'Emmanuel Macron a remis sur la table la possibilité de relancer ce chantier socialement explosif.

"C'est la seule réforme sociale qui touche tout le monde. Elle a donc besoin d'une légitimité démocratique. Par contre, il faudra agir dès septembre 2022, sans attendre", a encore plaidé le patron des patrons, qui a dit ne pas vouloir "de réforme-rustine en trois mois, sinon il faudra y revenir après la présidentielle et les Français n'y comprendront rien".

Face au déficit du système des retraites, finalement moins important que prévu après la crise sanitaire, mais dont le besoin de financement s'élève entre 7 et 10 milliards d'euros par an, Geoffroy Roux de Bézieux envisage trois options pour un retour à l'équilibre financier.

La première, c'est "la hausse des cotisations mais, là, c'est l'emploi qui va trinquer", a-t-il prévenu sur RMC.

La deuxième, c'est "la désindexation des pensions. Je ne pense pas absurde que, alors que les retraités ont été protégés pendant cette crise et que c'est plutôt les jeunes qui ont trinqué, on leur demande un effort temporaire. Ca dépend aussi de l'inflation", a-t-il ajouté.

"Et puis, il y a l'âge" de départ à la retraite, a encore dit le président du Medef, précisant que "c'était probablement 64 ans".

Début juin, le chef de l’État a alimenté les spéculations en réaffirmant qu'il devra prendre des décisions "difficiles" pour que la dernière année du quinquennat soit "utile".

Sur le dossier des retraites, il a souligné que "rien n'était exclu", mais que la réforme "très ambitieuse" - même si "porteuse d'inquiétudes" - qui était sur les rails avant d'être fauchée net par la crise du Covid, ne pourrait pas être "reprise en l'état".

Dans la foulée, les syndicats ont mis en garde le gouvernement contre l'adoption avant 2022 d'une réforme des retraites.

"C'est juste une folie", a ainsi estimé le secrétaire général de la CFDT Laurent Berger, tandis que son homologue de la CGT Philippe Martinez a estimé qu'il s'agirait "d'une erreur".

"La réforme de l'assurance-chômage est plus urgente que celle des retraites", a de son côté plaidé Geoffroy Roux de Bézieux dans Les Echos. "Parmi les difficultés de la reprise, il y a le recrutement."

Plutôt que les retraites, "le cœur de notre mobilisation aujourd'hui (...), c'est la question du travail", a abondé le porte-parole du gouvernement Gabriel Attal à l'issue du Conseil des ministres pendant lequel Emmanuel Macron a aussi évoqué le sujet des retraites.

"Le président a rappelé qu'il fallait regarder sereinement les choses et dire la vérité à nos concitoyens", a encore dit M. Attal en évoquant des échanges à venir avec les partenaires sociaux mais sans calendrier précis.

"on va continuer à avancer, sans éluder mais sans précipiter", a dit le porte-parole, rappelant "l'enjeu de financement de notre système".

Un conseiller du chef de l’État estime lui que "sur les retraites, il faut y aller, les gens sont d'accord pour la disparition des régimes spéciaux et il faut travailler plus". Mais une source gouvernementale temporise: "La question n'est pas si, mais quand, et ce quand peut couvrir un champ large".

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