Levothyrox : Merck ne fournira pas l'ancienne formule au-delà de 2018

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Par AFP
Publié le 14 décembre 2017 - 18:24
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Le laboratoire Merck Serono a affirmé jeudi qu'il ne prévoyait pas de distribuer l'ancienne formule du Levothyrox en France au-delà de 2018 et de son remplacement dans les autres pays européens, provoquant la colère des associations de malades.

"Nous n'allons pas éternellement réimporter" l'ancienne formule en France, a prévenu lors d'une conférence de presse Thierry Hulot, le patron des activités biopharmaceutiques du groupe allemand en France.

Il a précisé qu'une nouvelle importation était prévue très prochainement pour que le pays puisse tenir jusqu'à mars et indiqué que Merck était éventuellement prêt à en réimporter un peu plus longtemps encore, le temps que des traitements alternatifs soient disponibles, mais sans vouloir donner de date butoir.

L'ancienne formule, appelée Euthyrox en France, ne pourra néanmoins pas continuer à être distribuée dans l'Hexagone une fois que les autres pays européens seront passés à la nouvelle formule, ce qui devrait se faire "courant 2018", a précisé M. Hulot.

"C'est du raisonnement d'industriel, où on se fiche complètement des malades", a réagi Beate Bartès, présidente de Vivre sans thyroïde, qui juge la décision "prématurée".

"Très en colère", elle espère "toujours infléchir la tendance" pour "qu'il y ait en permanence les deux formules".

De son côté, le ministère de Solidarités et de la Santé a demandé au laboratoire de continuer à fournir de l'Euthyrox jusqu'en 2018, selon une information de Sud Radio.

Cette demande vise à laisser du temps au patient pour se tourner vers un autre produit tout en évitant "une transition brutale", a confirmé à l'AFP le ministère, qui souhaite un réapprovisionnement jusqu'à la fin de l'année.

Merck a réagi en indiquant qu'il était "en dialogue permanent" avec l'Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé (ANSM).

- Éviter la pénurie -

L'Euthyrox a fait son retour dans les pharmacies françaises début octobre alors que la nouvelle formule, vendue en France depuis mars, a été accusée cet été d'avoir provoqué de nombreux effets indésirables.

Selon M. Hulot, ces effets imputés au Levothyrox concernent 22.000 à 25.000 patients français sur trois millions.

"Respectons-les et aidons-les", a-t-il poursuivi en conseillant à ces malades de prendre rendez-vous au plus vite avec leur médecin, afin d'identifier une "forme pérenne de traitement" avant que l'Euthyrox ne soit plus disponible.

Quelque 100.000 personnes n'ont pas de traitement pérenne et ont donc recours à l’ancienne formule importée par Merck.

Alors que plusieurs patients se plaignent d'un mauvais accès à l'ancienne formule, Thierry Hulot s'est dédouané en affirmant que "face à l'aspect émotionnel", beaucoup de pharmacies avaient passé des commandes "sans besoin".

Pour éviter la pénurie, il a donc enjoint aux distributeurs de ne commander de l'Euthyrox que sur présentation d'une ordonnance.

Selon lui, le laps de temps que laisse encore Merck doit permettre à des laboratoires concurrents de proposer d'autres traitements, basés sur le même principe actif.

Avec l'arrivée de la nouvelle formule, Merck s'était retrouvé en situation de monopole en France.

Plusieurs autres traitements sont désormais disponibles comme le L-Thyroxin Henning du français Sanofi, le L-Thyroxine (gouttes) du belge Serb ou, depuis une semaine, le Thyrofix, un générique du laboratoire suisse Unipharma, déjà commercialisé en Grèce et aux Pays-Bas.

Un autre médicament est actuellement examiné par l'ANSM.

Merck a été condamné le 14 novembre par le Tribunal de grande instance de Toulouse à fournir "sans délai, le produit ancienne formule". D'autres procédures judiciaires sont en cours, notamment pour "défaut d'information" et "préjudice d'angoisse".

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