Restaurants : le doggy bag sera-t-il bientôt obligatoire ?
Ils disent non au gaspillage alimentaire. Selon une information rapportée ce mercredi 4 par Le Parisien, une commission de l'Assemblée nationale vient d'adopter un amendement visant à obliger les restaurateurs à proposer à leurs clients des doggy bags s'ils n'ont pas terminé leurs assiettes. "Le but est de généraliser une pratique existante et de réduire par deux le gaspillage alimentaire d'ici 2025", ont expliqué les députés à l'origine de ce texte.
Mais cette idée se heurte à de nombreuses barrières et réticences. "Ce n’est pas très judicieux de vouloir contraindre de manière réglementaire l’ensemble de la profession à acheter des doggy bags, d’autant que c’est une pratique anglo-saxonne qui n’est pas vraiment dans la culture française", a prévenu Hubert Jan, le président de la branche restauration au sein de l'Union des métiers et des industries de l'hôtellerie (Umih).
"Il y a en France un frein psychologique mais c’est aussi parce que les consommateurs n’osent pas en faire la demande de peur de se voir objecter un refus de la part du restaurateur", a estimé dans le quotidien la députée (LREM) Bérangère Abba, à l'origine de l’amendement, précisant que les habitudes devaient "évoluer".
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A noter que les restaurateurs craignent également les problèmes d'hygiène qui peuvent découler de cette nouvelle obligation. Une nouvelle fois, la députée a tenté de les rassurer en leur apportant une solution: elle a notamment suggéré que leur responsabilité s'arrête au moment où le client quitte l'établissement."Après il est déconseillé d'emporter les mousses au chocolat, les fruits de mer ou le tartare. Cela pourrait être mentionné sur le menu", a-t-elle rappelé.
Mais pour l'organisation patronale Umih, citée par Le Figaro, les restaurateurs ne devraient pas être forcés à suivre cette pratique. "Cela représenterait une obligation supplémentaire venant s'ajouter à une liste déjà longue qui pèse sur la profession au quotidien", a déploré l'organisme dénonçant "une lourdeur réglementaire de plus".
Pour qu'il soit définitivement adopté, cet amendement doit être étudié par la commission économique de l'Assemblée nationale puis approuvé par les députés et sénateurs.
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