Attentats à Paris : comment expliquer aux enfants ?
Les écoles et de nombreux lieux culturels sont fermées, les sorties scolaires annulées: ce samedi 14 n'a rien de normal même pour les enfants. Mais comment expliquer aux plus petits que c'est à cause du massacre de plus de 128 personnes par des extrémistes, vendredi 13 à Paris, qu'ils ne pourront pas aller à leur cours de sport ce matin, par exemple?
"C'est extrêmement important de leur en parler", affirme tout d'abord la psychanalyste Claude Halmos, interviewée par France info. "Les enfants sentent l'angoisse, ils sentent l'agitation, ils entendent les conversations, la télévision. Lundi ils en parleront à l'école avec leurs copains donc il faut que les parents en parlent pour leur fournir un cadre sensé, raisonnable", conseille-t-elle.
Pour autant, il n'y a "pas de bonne façon d'en parler", pas de recette magique en somme, concède Claude Halmos. Il faut donc en parler "comme (on) peut" avec ses enfants, même si l'on est bouleversé. "Peu importe car dès qu'on parle à un enfant il sait qu'on lui donne la permission de nous poser des questions. A partir de là c'est gagné".
Un impératif toutefois: "dire la vérité, même si elle est terrible, sans paniquer". Il faut ainsi rester calme afin de ne pas paniquer son enfant. Claude Halmos affirme ainsi qu'il faut bien parler des terroristes venus tuer des gens, mais sans entrer dans les détails morbides comme le fait qu'il y avait des corps par terre ou du sang par exemple.
Et si l'enfant demande? Il faut s'en tenir là, refuser de donner des détails. Ceux-ci pourraient en effet le mener à se "faire un film d'horreur" des événements et développer chez lui des peurs irrationnelles se manifestant par exemple en terreurs nocturnes.
Autre conseil, du psychiatre Serge Tisseront, dans l'émission Les Maternelles: donner des repères aux enfants, notamment géographiques. "Il faut montrer une carte de France, localiser les choses, donner des repères dans l'espace et le temps", afin d'ancrer dans le réel les événements. Mais tout en tenant l'enfant à l'écart des images choc, afin d'éviter qu'il ne se sente menacé.
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