Au chômage, les Français repousseraient l'arrivée du premier enfant

Auteur(s)
La rédaction de FranceSoir.fr
Publié le 09 décembre 2015 - 15:54
Image
Un nouveau-né.
Crédits
©Jorge Silva/Reuters
Le chômage n'affecterait pas la fécondité mais retarderait l'arrivée du premier enfant.
©Jorge Silva/Reuters
Selon une nouvelle étude, le chômage pousserait les Français à retarder la venue du premier enfant pour attendre une période plus prospère. Toutefois, cette mauvaise passe n'affecterait pas le taux de fécondité.

La crise économique semble avoir peu affecté la fécondité en France, contrairement à la plupart des autres pays développés, mais une situation de chômage retarde l'arrivée du premier enfant, selon une étude publiée mercredi par l'Ined.

La forte progression du chômage chez les moins de 35 ans, depuis le début de la crise en 2008, ne s'est pas accompagnée d'une baisse sensible de l'indicateur conjoncturel de fécondité, qui est resté autour de deux enfants par femme (1,98 en France métropolitaine en 2014 comparé à 2,01 en 2008).

Mais les hommes comme les femmes ont moins l'intention d'avoir un premier enfant dans un avenir proche lorsqu'ils sont au chômage, souligne cette étude de l'Institut national d'études démographiques.

Ses auteurs se sont basés sur une enquête réalisée conjointement par l'Ined et l'Insee entre 2005 et 2011 en France métropolitaine: 10.079 hommes et femmes de 18 à 79 ans avaient été interrogés fin 2005, puis recontactés trois et six ans plus tard (6.879 ont répondu à au moins une de ces dernières vagues d'enquête).

Parmi les personnes en âge d'avoir des enfants en 2005, 24% des hommes et 38% des femmes au chômage déclaraient souhaiter un premier enfant dans les trois ans, moins que les actifs occupés (respectivement 43% et 53%).

Pour ceux qui ont déjà au moins un enfant, il n'y a en revanche "aucune différence significative" dans le désir d'enfant entre chômeurs et actifs occupés.

Alors que les chômeurs sans enfant sont plus souvent des personnes n'ayant jamais travaillé, ceux avec enfants ont généralement une expérience professionnelle qui leur ouvre des droits aux allocations chômage et rend le futur moins incertain, soulignent les auteurs.

Après 3 ou 6 ans, les personnes qui souhaitaient un premier enfant ont moins souvent engagé une grossesse lorsqu'elle ont connu une période de chômage. Ce retard de leur projet s'explique par un report de la mise en couple pour les hommes, et par l'attente d'une situation professionnelle stable pour les femmes.

En revanche, le chômage n'affecte pas la réalisation des projets d'enfants pour ceux qui sont déjà parents.

 

À LIRE AUSSI

Image
Des personnes dans les locaux de Pôle emploi.
Chômage et suicide : y a-t-il un lien ?
Une étude parue ce mardi établi une corrélation entre taux de chômage et taux de suicide. Si les courbes ont tendance à se suivre, le lien de causalité prête à beaucou...
06 janvier 2015 - 12:11
Société
Image
Une file d'attente à Pôle emploi.
Les chiffres du chômage au plus haut depuis 1997
Le taux de chômage a bondi au troisième trimestre (+0,2 points), atteignant 10,2 % de la population active en France métropolitaine et 10,6% en France entière, annonce...
03 décembre 2015 - 11:34
Tendances éco
Image
François Hollande.
François Hollande à mi-mandat : l'échec du chômage
Alors que François Hollande arrive à mi-mandat, le président n’a toujours pas réussi à inverser la courbe du chômage, une promesse initialement prévue pour la fin de l...
05 novembre 2014 - 11:07
Politique

L'article vous a plu ? Il a mobilisé notre rédaction qui ne vit que de vos dons.
L'information a un coût, d'autant plus que la concurrence des rédactions subventionnées impose un surcroît de rigueur et de professionnalisme.

Avec votre soutien, France-Soir continuera à proposer ses articles gratuitement  car nous pensons que tout le monde doit avoir accès à une information libre et indépendante pour se forger sa propre opinion.

Vous êtes la condition sine qua non à notre existence, soutenez-nous pour que France-Soir demeure le média français qui fait s’exprimer les plus légitimes.

Si vous le pouvez, soutenez-nous mensuellement, à partir de seulement 1€. Votre impact en faveur d’une presse libre n’en sera que plus fort. Merci.

Je fais un don à France-Soir

Les dessins d'ARA

Soutenez l'indépendance de FS

Faites un don

Nous n'avons pas pu confirmer votre inscription.
Votre inscription à la Newsletter hebdomadaire de France-Soir est confirmée.

La newsletter France-Soir

En vous inscrivant, vous autorisez France-Soir à vous contacter par e-mail.