Danger : les smartphones de plus en plus présents dans les hôpitaux

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RT
Publié le 03 août 2015 - 14:12
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Smartphone hôpital
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©Nguyen Huy Kham/Reuters
Au Vietnam, un médecin prend une photo d'un enfant souffrant d'une malformation faciale avant de l'opérer.
©Nguyen Huy Kham/Reuters
Selon une enquête relayée le 31 juillet par le site Medscape France, les médecins et infirmiers emportent de plus en plus leurs portables en salle d'opération, ce qui pose non seulement des problèmes d'hygiène mais également de concentration.

Les smartphones jouent déjà les importuns au cinéma, au volant, au restaurant ou dans les transports en commun, voilà maintenant qu'ils font leur entrée à l'hôpital. Selon une enquête relayée le 31 juillet par le site d'information de la communauté médicale Medscape France, les salles d'opération autrefois sanctuarisées et silencieuses sont aujourd'hui polluée des vibrations, des sonneries et autres alarmes de mobiles des médecins et infirmiers. "Alors que les centres hospitaliers ont longtemps exigé de leurs patients la bascule en mode avion, ils n'ont pas vu venir l'addiction au portable de leurs propres salariés", explique la docteur Catherine Desmoulin, du site Medscape, au Parisien.

En effet, selon diverses études citées par le site, "66% des chirurgiens utilisent leur téléphone à l’hôpital, y compris en salle d’opération et en unités de soins intensif". Et, selon une autre étude, "dans 54% des cas, les infirmières et les internes étaient distraits par autre chose (et souvent du surf sur le Net) que les soins à apporter aux patients, même en étant surveillés. De la même façon, 56% des infirmiers qui gèrent les appareils de circulation extracorporelle pendant une chirurgie cardiaque ont reconnu se servir de leur téléphone".

Ce qui pose, entre autres, de sacrés problèmes d'hygiène. En effet, toujours selon une étude citée par Medscape, 83% des smartphones du corps médical testés représentaient des germes pathogènes. Désinfectés,75% d’entre eux étaient à nouveau contaminés une semaine plus tard...  

Par ailleurs, si elle est moins grave en termes de conséquences médicales, la question du droit à l'image se pose également. En effet, de nombreux médecins et infirmiers se servent de leur smartphone pour poster des photos sur les réseaux sociaux de leurs opérations. Le phénomène est surtout criant aux Etats-Unis. Preuve en est: un scandale récent autour de l'opération de l'actrice Joan Rivers, aujourd'hui décédée. Alors qu'elle était en train de l'opérer la gorge et des cordes vocales, son anesthésiste a pris des photos, qu'elle a postées sur Facebook. Si aucun lien de cause à effet n'a été prouvé entre cette indélicatesse et le décès de l'actrice, Le Parisien fait état d'autres cas où l'addiction aux smartphones des médecins a eu des conséquences graves sur l'état de santé de leurs patients.

Ainsi au Texas, une patiente de 61 ans opérée pour un problème cardiaque est notamment décédée car l'anesthésiste chargée de la surveiller préférerait regarder ses e-mails tandis qu'ailleurs dans le pays, un malade resté partiellement paralysé après une intervention chirurgicale a pu prouver que son neurochirurgien avait passé au moins dix coups de fil personnels pendant l'intervention. Enfin, Le Parisien rappelle le cas de cette Jordanienne, opérée en avril d'une césarienne à Amman et qui s'est retrouvée avec un portable vibrant dans son ventre au lendemain de l'opération... 

Fort heureusement, ce genre d'incidents n'est encore jamais arrivé en France. "On n’a encore jamais eu de pépin… mais tout le monde a le portable au bloc et tout le monde l’utilise", déclare au Parisien le professeur Fabrice Lécuru, qui dirige le service de chirurgie cancérologie, gynécologique et du sein à l’Hôpital européen Georges-Pompidou, expliquant avec inquiétude que "ça pianote à tout-va"

Car le panneau affichant un téléphone barré a disparu depuis longtemps des hôpitaux. En effet, si la circulaire de 1995 qui y interdit l’usage du portable est toujours en vigueur, elle a été grandement assouplie en Ile-de-France par l’Assistance Public-Hôpitaux de Paris en 2010 quand il est devenu évident que les portables ne perturbaient en rien les machines.

 

 

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