Des micros à Saint-Etienne pour surveiller un quartier difficile
A partir de ce mois de mars, plusieurs dizaines de micros vont être installés dans un quartier difficile de Saint-Etienne pour renforcer la vidéosurveillance. Ils capteront les bruits suspects mais la mairie jure que les conversations ne seront pas enregistrées.
L'information a d'abord été dévoilée par la presse locale au début du mois (voir ici) avant d'émerger dans les médias nationaux et de provoquer un certain émoi: à partir du mois de mars des micros vont être déployés dans un quartier difficile de la ville de Saint-Etienne. Ils viendront appuyer les caméras de surveillance déjà présentes.
Les micros qui seront installés dans le quartier de Tarentaize-Beabrun-Couriot auront des capteurs à peine plus gros qu'une pièce de deux euros et auront pour but, officiellement, d'enregistrer les sons suspects comme un choc ou un bris de verre. Une alerte sera alors envoyée aux agents chargés de la surveillance pour qu'ils vérifient avec les caméras ce qu'il se passe.
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La municipalité a assuré que les micros n'auront pas d'autres missions que ce simple rôle de vigie "sonore" et surtout qu'ils sont incapables d'enregistrer les conversations. Les fréquences des discussions humaines seraient trop basses pour pouvoir être captées par les appareils qui seront installés, assure la mairie.
Pas sûr que cela suffise à rassurer les plus sceptiques sur le respect de leur vie privée. L'opérateur qui a remporté le marché s'appelle Serenicity, une start-up basée à Saint-Etienne. Mais elle a sous-traité la fabrication des capteurs sonores à une société américaine, Analog Devices., qui réalise 5 milliards de dollars de chiffres d'affaires et est en plein développement en Chine, pays qui a entièrement mis sous fichage vidéo sa population.
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