Grève SNCF : trafic perturbé mais pagaille limitée
La grève des cheminots pour défendre leurs conditions de travail perturbait fortement le trafic SNCF ce mardi 26, avec seulement un TGV et un Transilien sur deux, mais la pagaille était limitée dans les gares, nombre de voyageurs, avertis, ayant pris leurs dispositions. Ce mouvement social, le troisième en huit semaines, était suivi par un cheminot sur deux à la mi-journée -- et jusqu'à 70% des personnels roulants-- selon les syndicats. Ces derniers évoquent une mobilisation légèrement supérieure à celle enregistrée lors de la précédente grève unitaire du 9 mars. La direction faisait en revanche état d'une mobilisation "en baisse" de 11,6 points, à 23,9%.
Le 9 mars, seulement un tiers des trains avaient circulé. La direction avait recensé alors 35,5% de grévistes, tandis que les syndicats évoquaient plus de 60% des conducteurs et contrôleurs mobilisés. Avec cette nouvelle mobilisation, CGT, Unsa, SUD, CFDT ainsi que FO et First (non représentatifs) entendent peser sur les négociations en cours concernant l'harmonisation des règles de travail dans le secteur ferroviaire, en vue de l'ouverture à la concurrence, alors qu'une nouvelle séance de discussion se tenait mardi au niveau de la branche. Ils refusent "un dumping social".
Ce mardi, seulement un TGV et un Transilien sur deux circulaient en moyenne, quatre TER sur dix et un intercité sur trois. En Ile-de-France, seul un train sur trois circulait en moyenne sur les RER C et D, un sur deux sur les autres lignes gérées par la SNCF (B et E). Le trafic du RER A, exploité en majorité par la RATP, était en revanche normal. Un Transilien sur deux circulait en moyenne. SNCF et médias ayant communiqué à l'avance les prévisions de trafic, nombre de voyageurs avaient pris leurs dispositions.
"J'ai été obligé de prendre le bus de Libourne jusqu’à Bordeaux, et j'attends le train de 09h18 qui va effectivement à Paris-Montparnasse", racontait cependant Max à Bordeaux. "Tout le monde a dû prendre sa voiture, donc il y avait un embouteillage, on a mis plus d'une heure entre Libourne et Bordeaux". Pas facile non plus pour les touristes, comme Lee, Chinoise rencontrée en Midi-Pyrénées, où 75% de la circulation régionale devait être assurée mais où beaucoup de trains ont été substitués par des bus, selon la SNCF. "Quel casse-tête !", s'est-elle exclamée, après avoir échangé son train pour deux bus successifs et failli rater ses vacances avec son fils qu'elle devait rejoindre à Londres.
"C'est une grève massive d'avertissement", a prévenu le secrétaire général de la CGT Philippe Martinez, se félicitant du "front syndical" et confirmant "d'autres journées (d'action) à la mi-mai". Une centaine de cheminots, en majorité de SUD-Rail, rejoints par une vingtaine d'étudiants dans un cortège baptisé "train de la colère", se sont réunis gare d'Austerlitz avant de rejoindre la gare de Lyon, puis la Défense où se tenait la réunion de négociations de branche, a constaté un journaliste de l'AFP.
"Contre le décret socle, contre les lois travail, une seule solution: grève générale", "pas un repos en moins, pas une minute de plus", "cheminots en colère, étudiants solidaires", faisaient partie de leurs slogans. Elsa Marcel, porte-parole de la Confédération étudiante, insistait sur la "convergence des luttes" et voulait croire à l'union des étudiants et des syndicats "contre la loi travail". "On privatise les derniers bijoux de famille (...). Si la réforme passe, ce sera une catastrophe pour tout le monde. Une précarité généralisée. On espère que les cheminots, comme en 95, seront un bastion contre la loi" Travail, a estimé Luc, de Sud-Rail Paris.
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