Harcèlement dans les transports : une femme sur deux adapte sa tenue
Alors que les agressions dans le métro effraient de plus en plus de femmes, ces dernières ont décidé de prendre les choses en main en changeant leurs habitudes à l'égard des transports publics. L'objectif: éviter gestes et remarques déplacés. Selon une étude de la Fédération nationale des associations d'usagers des transports (Fnaut), publiée mardi 14, près d’une femme sur deux (48%) adopte désormais une tenue vestimentaire différente (troquer une jupe contre un pantalon) lorsqu’elle emprunte les transports en commun. En parallèle, plus de la moitié des personnes interrogées (54%) n'utilise pas les transports en commun à certaines heures, notamment en soirée, par peur du harcèlement. Au total, 34% des femmes recourent à l’utilisation d’autres moyens de transport pour se déplacer tels que le vélo, le véhicule personnel ou le taxi, quitte à payer plus cher.
Pour la Fnaut, de nombreuses solutions existent pour lutter contre ces actes répréhensibles. Dans un premier temps, elle suggère la création de campagnes de prévention dans les écoles et sur les lieux de travail. Puis, une meilleure formation du personnel des services transport, l’adaptation des transports aux besoins spécifiques des femmes (comme les arrêts à la demande) ou encore la simplification des procédures de plainte. Parmi les personnes qui ont participé à l'enquête, seulement 2% ont indiqué avoir porté plainte alors que les actes subis constituaient dans 70% des cas des infractions pénales.
Au total, 87% des femmes ont déjà été harcelées au moins une fois dans les transports en commun: injure ou menace (36%), harcèlement sexuel (41%), agressions sexuelles (40%). Pour rappel, un numéro d'urgence, encore peu connu, a été mis en place par la SNCF, le 3117. Toutefois, bien qu'il existe, les femmes sont toujours très méfiantes: 72% des répondantes craignent d’être harcelées "régulièrement" ou "très régulièrement"
En novembre dernier, le gouvernement avait lancé une campagne de sensibilisation, se présentant sous la forme d'un clip vidéo et d'affiches, pour rappeler l'urgence de la situation. Elle avait également pour but de rappeler que ce comportement est puni par la loi: l’injure publique est passible de 6 mois d’emprisonnement, et de 2.500 euros d’amendes, et les agressions sexuelles (baisers forcés, mains aux fesses, sur les cuisses, frottements, etc.) sont passibles de 5 ans d’emprisonnement et de 7.500 euros d’amende.
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